Ce que l’on sait des soupçons de corruption au sein de la police antidrogue

Ce que l’on sait des soupçons de corruption au sein de la police antidrogue
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Quelques semaines après le lancement de l’opération « Filet carré XXL » dans la cité phocéenne, c’est un coup dur pour la police antidrogue marseillaise. Jeudi 4 avril, alors que des véhicules de police étaient incendiés dans la nuit devant un commissariat de Félyx-Piat, le bureau anti-stupéfiants de la police judiciaire de Marseille a vu arriver des enquêteurs de l’IGPN, la police judiciaire. En effet, une enquête a été ouverte pour des soupçons de corruption, comme l’a révélé Le Parisien ce jeudi.

Quels soupçons pèsent sur l’antenne marseillaise de l’office anti-stupéfiants ?

L’enquête a été ouverte en janvier pour des soupçons “notamment de corruption”. Il s’ensuit, selon les informations de Parisien, à un rapport de la direction de la police judiciaire elle-même. “C’est la hiérarchie qui a fait remonter des choses qui méritent vérification”, “on ne cache rien, c’est plutôt bénéfique”, insiste aussi auprès de l’AFP une Source policière anonyme. Elle évoque « des choses qui semblaient étranges » lors d’une enquête », et ajoute : « S’il y a eu un écart, il faut voir de quel type d’écart il s’agit et il ne peut être qu’individuel. »

Cette enquête ciblerait toutefois un groupe d’enquêteurs. Lors de leur perquisition, l’IGPN a saisi des téléphones et des ordinateurs dans les locaux de l’office anti-stupéfiants. Il n’y a, à ce stade, aucune garde à vue dans cette affaire dont on ne connaît pas encore les détails. Interrogé par 20 minutes, la préfecture de police le transmet au parquet. Lui, de son côté, a refusé de commenter.

Quel est le rôle de cet office anti-stupéfiants ?

« Lutter contre le trafic, c’est lutter contre tous les crimes qui y sont liés, les violences criminelles, les enlèvements, les homicides, avec des trafiquants prêts à utiliser des armes de guerre. » Présidente de l’Office français de lutte contre les stupéfiants, c’est ainsi que Stéphanie Cherbonnier explique le rôle de l’Ofast dans un entretien à RMC. Cette structure interministérielle, créée le 1er janvier 2020, a pris le relais de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants, éclaboussé par des scandales sur ses méthodes et celles de son ancien patron François Thierry. Le rôle de l’Ofast donc : faire en sorte que police judiciaire, gendarmerie et douane se parlent et coordonnent leurs actions pour lutter contre le trafic de drogue. Comme 12 autres branches territoriales, celle de Marseille est rattachée à la direction générale de la police nationale.

Pourquoi cette affaire résonne-t-elle fortement avec un certain contexte marseillais ?

Cette perquisition s’inscrit dans un contexte marseillais marqué par une année 2023 record en nombre de morts liés au narco-banditisme, mais aussi une direction judiciaire ne cachant pas ses inquiétudes face à une « corruption de faible intensité » dans la police ou la justice. une Source de fuites et de nullités de procédures. “Il faut être clair : la bataille est perdue”, avait déclaré le procureur Nicolas Bessone en novembre, devant la commission d’enquête parlementaire sur le trafic de drogue en France. Des propos qui ont provoqué la colère du garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti.

A Marseille, qui a également connu l’affaire BAC Nord, deux autres enquêtes sont en cours, concernant des responsables soupçonnés d’avoir fourni des informations à des membres du grand banditisme. Dans une interview accordée en janvier à Mondela cheffe de l’IGPN, Agnès Thibault-Lecuivre indique qu’entre 2021 et 2022, le nombre d’enquêtes pour corruption menées par l’IGPN a presque doublé, passant de 30 à 56.

Cela s’explique par « une meilleure détection mais aussi, il ne faut pas le nier, une augmentation objective des faits », a-t-elle expliqué. Sur le profil des fonctionnaires mis en cause, « ils sont variés mais le dénominateur commun est très clair, c’est l’appât du gain », a-t-elle également affirmé, avant de poursuivre : « Cela peut se manifester à travers un besoin d’argent urgent ou en matière par addiction mais aussi, parfois, par pure cupidité. Il peut s’agir de corruption, de favoritisme, de violation du secret de l’enquête ou de consultation de dossiers. »

 
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