Aide à mourir, soins palliatifs, « maisons d’accompagnement »… Que contient le projet de loi sur la fin de vie présenté en Conseil des ministres ? – .

Aide à mourir, soins palliatifs, « maisons d’accompagnement »… Que contient le projet de loi sur la fin de vie présenté en Conseil des ministres ? – .
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Le texte du gouvernement sera examiné par une commission spéciale de l’Assemblée nationale à partir de la semaine du 22 avril, avant d’arriver à l’hémicycle le 27 mai.

Les dés sont jetés. Après des mois de rédaction et de retards, le projet de loi « relatif à l’accompagnement des malades et des personnes en fin de vie » a été présenté mercredi 10 avril en Conseil des ministres, dernière étape avant l’examen du texte par les parlementaires, qui pouvoir le faire évoluer comme ils le souhaitent. S’il débute par plusieurs articles consacrés aux « soins de support » en lien avec la nouvelle stratégie de développement des soins palliatifs, le document est largement consacré au système « d’aide à mourir » imaginé par l’exécutif.

Voici les principales mesures contenues dans ce projet de loi, mis en ligne mercredi après-midi sur Légifrance. Les députés y travailleront à partir de la semaine du 22 avril en commission, puis à partir du 27 mai en séance plénière.

Une nouvelle pratique : « l’aide à mourir »

La principale innovation du projet de loi est l’introduction en France de l’aide à mourir, qui prendra la forme du suicide assisté, voire, exceptionnellement, de l’euthanasie. « L’aide à mourir consiste à autoriser et soutenir la fourniture, à une personne qui l’a demandé, d’une substance mortelle (…) afin qu’elle puisse se l’administrer ou, lorsqu’elle n’en est pas physiquement capable, se la fasse administrer. par un médecin, une infirmière ou un bénévole désigné par lui.détaille le texte.

Pour y accéder, il faut remplir l’ensemble de ces cinq conditions, qui feront l’objet d’intenses discussions lors des débats parlementaires :

  1. “Avoir au moins 18 ans”
  2. « Être de nationalité française ou résider de manière stable et régulière en France »
  3. « Être atteint d’une maladie grave et incurable de pronostic vital à court ou moyen terme »
  4. « Présenter une souffrance physique ou psychologique liée à cette affection qui est soit réfractaire au traitement, soit insupportable lorsque la personne ne reçoit pas ou a choisi d’arrêter de recevoir un traitement »
  5. « Pouvoir manifester sa volonté de manière libre et éclairée. »

Une procédure soumise au feu vert d’un médecin

Le processus prévu commence par une demande d’aide à mourir auprès d’un médecin. Le praticien, qui ne doit pas être proche du patient, est alors tenu de l’informer de l’intervention, des autres « traitements et soutien disponibles »mais aussi sur la possibilité de renoncer à sa demande “à tout moment”. Il doit également proposer à « bénéficier des soins palliatifs » et s’assurer qu’il peut “accéder”.

Le médecin doit alors, dans les quinze jours de la demande, décider si le patient répond aux cinq critères prévus. Pour cela, il lui est demandé « recueillir des commentaires » de plusieurs soignants, dont au moins un médecin qui ne suit pas la personne et « un assistant médical [infirmier, par exemple] ou un soignant ». S’il n’est pas lui-même spécialiste de la maladie grave du patient, le médecin doit s’assurer que le confrère qu’il fait appel l’est. L’avis donné par les autres soignants consultés n’est que consultatif, le praticien initialement sollicité restant seul décideur.

En cas de feu vert, le patient doit respecter un délai de réflexion de deux jours avant de réitérer sa demande. En cas de réponse négative, le patient peut contester la décision devant les tribunaux administratifs. Après avoir rendu sa décision, cette dernière peut la révoquer à tout moment si de nouveaux éléments l’amènent à considérer que les conditions « ne se sont pas réalisés ou ont cessé de se réaliser ».

Un geste mortel à réaliser en présence d’un soignant

Une fois la demande du patient approuvée et confirmée, le médecin prescrit le produit et convient avec le patient des « le médecin ou l’infirmier chargé de l’accompagner pour l’administration de la substance mortelle ». C’est ce professionnel, et non le patient lui-même, qui peut retirer le produit, préparé par la pharmacie d’un établissement de santé ou médico-social. La date et le lieu de l’acte sont déterminés d’un commun accord entre l’aidant et le demandeur. Si l’aide à mourir est programmée plus de trois mois après le feu vert, une nouvelle évaluation du « personnage libre et éclairé » de la demande est alors nécessaire.

Après une dernière vérification de la volonté du patient, l’aide médicale à mourir peut être pratiquée sur le patient, en présence de ses proches s’ils le souhaitent. Le médecin ou l’infirmière installe l’appareil et surveille la procédure. Il n’est pas obligé de rester «aux côtés du personne », mais doit « être à proximité suffisante pour pouvoir intervenir en cas de difficulté ». Si le patient demande un report, une nouvelle date peut être programmée. Sinon, “l’administration de la substance mortelle est effectuée par la personne elle-même”rappelle le texte.

Ce n’est que lorsque le patient est confronté à une impossibilité physique (paralysie totale par exemple) que l’intervention peut être confiée au professionnel présent ou à “une personne volontaire” désigné par le patient.

Une clause de conscience pour les professionnels de santé

Tout professionnel de la santé peut refuser de traiter ou d’être associé à une demande d’aide à mourir formulée par un patient. De même, tout médecin ou infirmier peut refuser d’accompagner le patient dans l’administration du produit mortel, à moins qu’il n’y ait consenti après que sa demande ait été approuvée. « Le professionnel de santé qui ne souhaite pas participer (…) doit informer, sans délai, la personne de son refus et lui communiquer le nom des professionnels de santé susceptibles [de le faire]puis prévoit la facture.

Pour faciliter l’identification des aidants bénévoles, ceux-ci pourront se déclarer auprès d’une commission chargée de surveiller l’aide à mourir. Les missions réalisées dans le cadre de l’aide à mourir ne pourront donner lieu à des honoraires excessifs, et l’intervention sera gratuite pour les patients.

Une « commission d’évaluation et de contrôle » de l’aide à mourir

Pour faciliter la surveillance du système, le projet de loi prévoit d’établir un « commission d’évaluation et de contrôle », rattaché au Ministère de la Santé. Chaque professionnel ayant accepté de suivre un patient doit transmettre les documents produits tout au long du processus. Sur cette base, la commission sera chargée de contrôler le respect des « chaque procédure d’aide à mourir ».

En cas de suspicion d’un crime ou d’un délit, elle doit engager une action en justice. Face à un possible « manquement aux règles déontologiques ou professionnelles » de la part d’une soignante, elle peut le signaler à la chambre disciplinaire de l’ordre compétent (ordre des médecins, ordre des infirmières, etc.). Enfin, il devra remettre chaque année un rapport au gouvernement et au Parlement, comportant des recommandations pour faire évoluer le système en cas de besoin identifié.

Un nouveau concept : les « soins de support »

Le projet porté par le gouvernement supprime l’article de loi actuellement consacré aux soins palliatifs pour introduire une notion plus large : « soins de soutien ». Ceux-ci visent à « offrir une prise en charge globale à la personne malade afin de préserver sa dignité, sa qualité de vie et son bien-être ». Cette prise en charge doit anticiper et répondre aux “besoins physiques” du patient, contre la douleur par exemple, mais aussi à son «besoins psychologiques et sociaux». Ils passent par le recours aux soins palliatifs, tout en incluant d’autres formes de soutien, et ce “dès le début de la maladie”.

Cette volonté de prise en charge précoce et globale se concrétise, «dès que le diagnostic d’une pathologie grave est annoncé»par la proposition de créer un « plan d’accompagnement personnalisé ». Le patient pourra ainsi identifier ses besoins et ses préférences, notamment en termes de gestion de la douleur, afin de planifier un suivi coordonné en termes de soins, mais aussi d’accompagnement social.

Un nouveau type d’établissement : les maisons d’accompagnement

Le texte introduit une nouvelle famille d’établissements médico-sociaux : “Maisons d’accompagnement ». Ceux-ci auront pour objectif de« accueillir et accompagner les personnes en fin de vie et leurs proches », notamment en apportant aux résidents des soins de support. Ces petites structures, qui s’inspirent en partie de la Maison Astrolabe inaugurée l’année dernière dans le Tarn, devront combler le fossé qui existe parfois entre domicile et hôpital : certains patients ne peuvent plus rester à domicile. eux, mais ne nécessitent pas beaucoup de soins médicaux. Dans le cadre de sa stratégie décennale de soins de support, le gouvernement prévoit que chaque département dispose d’au moins un de ces foyers d’ici 2034.

 
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