Ces chiffres d’inflation qui défient tous les pronostics

Ces chiffres d’inflation qui défient tous les pronostics
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C’est le chiffre que les marchés attendaient fébrilement. On parle du CPI, qui est l’indice sur lequel sont indexées les retraites des Américains. Le chiffre de mars, publié ce mercredi, montre que l’inflation a continué d’accélérer le mois dernier aux Etats-Unis, à 3,5% sur un an contre 3,2% en février. C’est la troisième fois depuis le début de l’année que l’inflation, qui reste largement tirée par les prix de l’essence, de l’immobilier et des transports, est plus élevée que prévu. Ce chiffre « réduit les attentes de baisses de taux de la Réserve fédérale »note Frank Vranken, stratège en chef à la banque Edmond de Rothschild (Europe). Le président Joe Biden pourrait souffrir à quelques mois des élections présidentielles aux États-Unis. “De nombreux consommateurs risquent d’être mécontents en raison d’une inflation structurelle qui érode leur pouvoir d’achat».

La réaction des marchés ne s’est pas fait attendre mercredi : les indices boursiers américains étaient en baisse et les taux d’intérêt en hausse. Le taux des bons du Trésor américain à deux ans est proche de 5% (4,93%). A ce niveau, «de nombreux investisseurs peuvent se demander s’il est judicieux de rester en bourse. »continue stratège en chef.

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Croissance plus faible en Europe

La tendance de l’inflation en Europe est très différente de celle des États-Unis dans la mesure où elle montre des signes de reflux. L’inflation dans la zone euro s’est établie à 2,4% en mars, selon les derniers chiffres d’Eurostat. Cette baisse s’explique par la composante énergie qui a été négative à -1,8%. L’inflation hors énergie, en revanche, s’est maintenue à 2,9%, et le taux annuel des prix des services est resté à 4% depuis novembre.

“La situation en Europe, où un grand pays comme l’Allemagne est en récession, est très différente de celle des États-Unis.», note Frank Vranken. Une croissance plus faible sur le Vieux Continent qu’aux Etats-Unis va de pair avec une demande moins soutenue qui réduit les pressions inflationnistes. “On se rapproche de la barre des 2%, ce qui laisse la place à une baisse des taux d’intérêt de la part de la Banque centrale européenne même si cela ne fera pas disparaître trop tôt la crainte de Christine Lagarde d’une baisse des taux.. Et il faut s’attendre à ce que le président de la BCE suggère, lors de la réunion de ce jeudi, une baisse des taux en juin.

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Objectif obsolète

Le professeur d’économie Bruno Colmant fait partie de ceux qui pensent que la BCE n’a plus de raison de s’inquiéter d’une éventuelle flambée des prix. “La vague d’inflation énergétique, avec ses réseaux de transport, est passée. Nous nous dirigeons vers une inflation de l’ordre de 3% par an, sauf événement exceptionnel. Il s’agit d’une inflation normale et tolérable. L’objectif de 2 % de la BCE est désormais obsolète et ne pourrait être atteint qu’à la condition d’une contraction économique, ce qui est pire. Le seul danger que je vois, c’est une politique monétaire très expansionniste menée par Donald Trump, en cas de réélection. Il n’a jamais caché son désir de taux d’intérêt très bas et d’un dollar très bas pour relancer les exportations américaines. » il croit.

Eric Dor, directeur de l’IESEG School of Management, va plus loin en estimant que « La BCE devrait baisser ses taux directeurs, quelle que soit son opinion » sur l’évolution de l’inflation. Il suppose que «l’efficacité de la politique monétaire de la BCE dans la lutte contre l’inflation est très limitée ». Les données montrent que l’impact de la hausse des taux se limite à la réduction des investissements immobiliers. Essayer de réduire la demande en augmentant les taux est «peu utiles pour contrer une inflation dont les causes étaient des chocs d’offre, avec des perturbations du commerce mondial, des hausses des prix des matières premières puis de l’énergie. Si l’inflation a déjà nettement baissé dans la zone euro depuis le record d’octobre 2022, c’est à cause de la baisse des prix de l’énergie, plutôt que d’un résultat imputable aux 10 hausses de taux de la BCE.»affirme-t-il.

 
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