« Un film à voir au cinéma »

« Un film à voir au cinéma »
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Pour son premier long métrage de fiction (après le documentaire Petit Samedi, déjà Bayard d’or au FIFF de Namur), Il pleut dans la maison, Paloma Sermon-Daï – prononcez correctement le « i » et non « aïe » – ne pouvait rêver d’un meilleur destin. Au fil des avant-premières, des sélections dans les festivals, en Belgique et à l’étranger, des récompenses et de nombreuses interviews accordées dans de grands journaux et magazines (Télérama, etc.), cette production légère, réalisée avec des moyens limités, s’est forgée une belle notoriété. Tout en valorisant le décor de vacances qu’offrent les Lacs de l’Eau d’Heure.

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Le tournage s’est déroulé entre les communes de Beaumont et Cerfontaine. Dès ce mercredi 10 avril, le grand public pourra enfin se faire une idée de ce drame familial et pourtant solaire. Entretien avec son directeur.

Paloma Sermon-Daï ©ÉDA – Florent Marot

Bonjour Paloma, votre film, sorti en la semaine dernière, arrive ce mercredi dans les salles belges, avec 18 copies. Dix mois après le festival de Cannes où vous avez reçu le prix French Touch. Pour quoi ?

Avec la période Covid, de nombreux films ont été retardés et repoussés dans la programmation. Au cours de l’été 2023, ce retard n’a pas été résolu. Quand on sort un film comme Il pleut dans la maison, on a toujours envie de lui trouver un décor, pour qu’il ne soit pas écrasé par les colosses. Nous avons pris le temps de faire connaître le film, de faire du bouche à oreille.

En attendant, vu l’engouement, notamment sur les réseaux sociaux de votre région, beaucoup se demandent « quand le film sera à la télé ». Ce qui a le don de vous énerver un peu, non ?

J’essaie d’enfoncer le plus possible le clou, en donnant des informations sur la sortie du film et les endroits où on peut le voir. Malgré tout, de nombreuses personnes n’ont pas de cinéma à proximité de chez elles et ont perdu l’habitude d’aller au cinéma.

Purdey et Makenzy brillent dans ce film de Paloma Sermon-Daï. ©Quai 10

Pourtant, il est important de voir un film en salles, pour soutenir des métiers fragiles. Il m’a fallu trois ans pour réaliser Il pleut dans la maison. Chaque équipe commerciale a fait un travail fantastique, pendant le tournage mais aussi en post-production sur le montage, le son et l’image. Le cinéma est une expérience. Ce n’est pas pareil sur un écran de télévision, ou pire, sur un PC.

Nous reviendrons à Andenne plus tard. Nous avons présenté le film en avant-première au Quai 10 où des habitués de l’Eau d’Heure sont venus nous voir.

Votre film, c’est la vie, non ?

ces moments de vie, de jeunesse, de génie, permettent au film de ne pas être un cinéma social, sombre et rébarbatif. Ça nous ressemble, c’est profondément belge – avec des acteurs namurois, des paysages de la région, du terroir et des acteurs qui ont le même accent que le spectateur et ça fait du bien ! – mais loin des clichés. Pourquoi devrions-nous être gênés ? Bien sûr, il y a une grande américanisation des contenus et les gens ont peut-être peur de revenir aux séries et films proches de chez nous. Mais je pense qu’il faut redorer l’image du cinéma belge. Pourquoi pas avec une vraie histoire de fraternité, de fidélité, d’humour.

« Il pleut dans la maison » de la Namuroise Paloma Sermon-Daï, avec Makenzy Lombet et sa sœur Purdey Lombet. ©Cinéart

Dans votre film, on découvre Makenzy (17 ans) et Purdey (20 ans) qui, avant de devenir comédiens débutants, sont membres de votre famille. Ils incarnent des personnages qui portent leur nom et qui sont livrés à eux-mêmes parmi les touristes estivaux.

Ils ont tous les deux beaucoup de présence, une intériorité. Au départ, ce n’était pas forcément eux, je voulais un casting sauvage, et les héros devaient s’appeler Mehdi et Allison. Mais après un an de travail, ils ont continué à se tromper sur les prénoms. Il était donc plus naturel de les garder. Cela a même donné plus de force aux scènes dans lesquelles ils se crient dessus. Nous nous sommes donc permis le luxe d’utiliser de vrais prénoms.

Les jeunes sont-ils plus habitués à l’appareil photo en prenant des selfies ?

Oui, ils ont l’habitude de se filmer, et ne sont plus gênés de se mettre en scène. Ce ne sont pas tous des influenceurs en herbe mais ils ont un rapport à l’image différent de celui de ma génération.

Et sur le plateau, y avait-il du monde autour de vous ?

Non, pas tellement. A l’ère du numérique, on est tellement habitués à ce que tout le monde filme qu’avoir une caméra à proximité est peut-être devenu la norme. De temps en temps, un enfant criait « c’est la télé ? Puis, c’était la canicule, les estivants étaient plutôt soucieux de se faire plaisir. Cela dit, notre très bonne équipe a également fait obstacle pour empêcher la foule de s’inviter sur le plateau.

Makenzy et Purdey ont-ils reçu d’autres offres au cinéma ?

Pour le moment, Makenzy travaille dans la construction et Purdey dans l’esthétique. Cet été, nous organiserons un coaching pour eux, afin de ne pas les relâcher complètement dans la nature. Purdey a récemment filmé un spot de sensibilisation contre le harcèlement scolaire à Andenne. Puis, l’été dernier, ils ont tenu un petit rôle dans le prochain film d’Olivier Meys, dont le titre provisoire est La vie avant nous.

« Il pleut dans la maison » de la Namuroise Paloma Sermon-Daï, avec Makenzy Lombet et sa sœur Purdey Lombet. ©Cinéart

Vous avez fait beaucoup d’avant-premières !

Je pense que nous avons fait tous les festivals possibles en Belgique francophone, de Bruxelles à Namur. Cela permet au film d’avoir un temps d’exposition, mais aussi de rencontrer le public, de voir quelles sont les réactions des spectateurs. Je pense qu’en Belgique, le public s’identifie davantage à nos personnages, il parle comme eux. Elle est liée au territoire.

Quelle est la réaction du public ?

Nous avons beaucoup de jeunes qui nous disent que c’est la première fois qu’ils redécouvrent des petits détails de leur vie d’adolescent. Par exemple, lorsque Purdey se maquille à l’aide d’un didacticiel vidéo. Je me suis vraiment assuré d’intégrer cela. La façon dont les personnages parlent, gèrent leur corps, vivent.

Et d’un autre côté, des téléspectateurs plus âgés m’ont dit que si on leur enlevait les smartphones, ce film évoquait aussi leurs souvenirs. On a parfois l’impression qu’au fil des générations, la jeunesse est vécue différemment, mais pas tellement. Tout le monde veut grandir, partir, trouver du travail, aimer…

« Il pleut dans la maison » de Paloma Sermon-Daï, avec Purdey et Makenzy Lombet. ©Cinéart

La promo se termine, on passe au prochain film ?

Oui, je vais prendre l’été pour y travailler, ce sera une fiction sur une maman influenceuse sur les réseaux sociaux. Là, j’entre dans ma phase de documentation, je rencontre des influenceurs. J’ai reçu une aide à l’écriture.

Avez-vous toujours l’intention de tourner ce film ici ?

Disons que les gens commencent à me connaître pour ce décor. Nous verrons. Il me faudra de toute façon un quartier de maisons préfabriquées, comme on le voit chez nous.

 
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