Les réactions se multiplient depuis le décès d’Hélène Tarcy-Cétout. A 34 ans, la pharmacienne guyanaise a succombé à ses blessures après avoir été agressée au couteau dans la commune de Saint-Laurent-du-Maroni alors qu’elle se trouvait devant un centre commercial. L’Ordre National des Pharmaciens a déclaré « saluez la mémoire d’Hélène Tarcy-Cétout « . Le président de la Collectivité Territoriale de Guyane, Gabriel Serville a déploré « cet acte a plongé la population et particulièrement la communauté des pharmaciens et pompiers locaux avec qui elle travaillait, dans la peur et la tristesse… « . Toutes les pharmacies ont fermé leurs portes.
La Guyane particulièrement en proie à des actes de violences
Le maire de Saint-Laurent-du-Maroni a rappelé le parcours de la jeune femme : étudiante à Strasbourg (Bas-Rhin), elle est ensuite revenue en Guyane où elle a travaillé comme assistante à la pharmacie Pirogue. Lauréate du concours « 101 Femmes Entrepreneurs » pour son projet « Je ne suis pas un numéro », un site visant à offrir un soutien et des ressources à celles qui cherchent à surmonter les difficultés inhérentes à la maladie ou au handicap au sein de leur famille. Elle était également bénévole au sein du service départemental d’incendie et de secours (SDIS). Le maire a également appelé au déploiement de mesures de sécurité massives : « La commune de Saint-Laurent-du-Maroni présente toutes les caractéristiques d’un territoire fortement impacté par le trafic de drogue et les violences et doit bénéficier d’une telle opération « .
La Guyane en proie à des vagues de violences
Depuis plusieurs années, la Guyane est en proie à des actes de violence sans précédent. “ Saint-Laurent-du-Maroni est une ville frontalière du Suriname qui connaît de profondes difficultés économiques, sociales et politiques. Ce pays est censé être une plaque tournante du trafic de drogue et aussi un lieu de passage pour l’immigration clandestine vers la Guyane en provenance d’Haïti, de la République Dominicaine, de Cuba et du Brésil… Le phénomène des gangs sur les 14 recensés est aujourd’hui avéré à Saint-Laurent-du. -Maroni et puise ses origines et son succès dans une jeunesse nombreuse et à la dérive. Enfin, la libre circulation des armes, alors qu’il n’existe même pas d’armurerie à Saint-Laurent-du-Maroni, est un sujet majeur sur l’ensemble du territoire. », poursuit le maire de Saint-Laurent. Si les députés de Guyane ont interpellé l’Etat, Marc Ledy, le président de la délégation au sein de la section E de l’Ordre des Pharmaciens a rappelé que : « Ce n’est pas la première fois que le secteur de la santé est victime de violence et d’insécurité. Tous les professionnels doivent faire preuve de solidarité. Et nous devons agir « .
