1/6
Les troupes russes ont de plus en plus recours aux attaques au gaz en Ukraine.
Dans les tranchées ukrainiennes, un tableau choquant se dessine : le journal britannique Telegraph rapporte une campagne systématique d’attaques chimiques interdites menées par les troupes russes contre des soldats ukrainiens.
Des témoignages choquants provenant du front révèlent que des gaz lacrymogènes et d’autres produits chimiques sont largués presque quotidiennement depuis des drones – une violation de la Convention sur les armes chimiques en vertu des lois de la guerre. Ihor, commandant d’une équipe de reconnaissance ukrainienne, décrit au « Telegraph » comment sa position près de la ville de Chasiv Yar, dans la région de Donetsk, est régulièrement bombardée par des grenades à gaz. « Chaque position de notre zone avant est bombardée par une à deux grenades à gaz par jour », précise-t-il.
Une arme redoutable
Pour les Russes, le gaz constitue l’option d’attaque la plus efficace pour combattre les troupes ukrainiennes dans les tranchées. Ces attaques chimiques provoquent souvent la panique. Les militaires impliqués fuient instinctivement et sont alors la cible d’attaques plus conventionnelles.
L’utilisation fréquente d’armes chimiques par la Russie a conduit les soldats ukrainiens à être spécialement entraînés pour faire face à de telles attaques. Un document de formation obtenu par le « Telegraph » recommande aux soldats de tenir le coup malgré les premières minutes d’exposition aux gaz lacrymogènes, plutôt que de quitter leurs positions.
L’acide cyanhydrique utilisé en Ukraine ?
Mikhail, commandant d’infanterie dans la région de Zaporizhia, souligne la nécessité de masques à gaz que ses soldats doivent désormais porter à tout moment. Le seul problème est que les soldats ukrainiens ne reçoivent souvent pas d’équipement de protection ou qu’ils sont de mauvaise qualité. Comme l’indique le commandant Ihor, bon nombre des masques à gaz dont ils disposent sont obsolètes et inefficaces.
La médecin de guerre américaine Rebekah Maciorowski, volontaire dans l’armée ukrainienne, qualifie les attaques de « systématiques ». Outre les gaz lacrymogènes, d’autres substances chimiques sont utilisées, comme le rapporte Rebekah Maciorowski. Elle se souvient d’un incident avec un gaz qu’elle soupçonne être du cyanure d’hydrogène, un gaz mortel de la Première Guerre mondiale.
Un drone russe a largué deux projectiles contenant un gaz inconnu qui sentait les « amandes écrasées » et a tué deux personnes et en a blessé douze autres. L’utilisation de chlore et de chloropicrine – qui est en réalité un pesticide, mais utilisé comme arme chimique pendant la Première Guerre mondiale – a également été signalée.
Les soldats russes s’en vantent
Officiellement, l’armée ukrainienne a recensé 626 attaques au gaz depuis le début de la grande offensive russe, mais Rebekah Maciorowski remet en cause ces chiffres. Ils semblent trop faibles.
Les forces armées russes ne cachent pas l’usage d’armes chimiques. La 810e brigade de marine de la flotte de la mer Noire s’est vantée sur Telegram de l’utilisation d’armes chimiques et a publié une vidéo dans laquelle des grenades à gaz K-51 ont été larguées sur des positions ukrainiennes.
