un témoignage émouvant sur l’anorexie et les troubles mentaux

Une jolie petite maison, un partenaire, un enfant, un chat et même un petit chien. Samantha Pace dépeint sa petite vie tranquille comme si elle avait toujours été ainsi. Cependant, pour y arriver, le chemin a été long et compliqué. Cela a même failli être tragiquement interrompu…

Dans son livre Mon ado-rexie, la Théopolitaine raconte son histoire, ponctuée de dépression et d’anorexie, jusqu’au jour où, à bout de forces, elle tente de se suicider. « C’est un témoignage qui retrace mon histoire, avec mes problèmes psychologiques, mon anorexie et le harcèlement scolaire que j’ai subi. Il raconte aussi mon hospitalisation, mon parcours de soins et l’isolement à l’hôpital », précise la jeune femme aujourd’hui âgée de 25 ans.

Puis au collège Jean-de-Prades, à Castelsarrasin dans le Tarn-et-Garonne, Samantha avait à peine 12 ans lorsque les harcèlements de certains de ses camarades de classe ont commencé. C’est une enfant sensible et fragile. Pour tenter d’éviter le harcèlement dont elle est victime, l’adolescente se replie sur elle-même. Un isolement qui devient un terrible cercle vicieux, qui la consume peu à peu.

Briser le tabou sur les troubles mentaux

« J’ai commencé à tomber malade en 2011, 2012. Une période qui n’est pas vraiment terminée d’ailleurs car je suis encore sous traitement en ce moment, confie-t-elle. En revanche, l’anorexie, je « m’en suis vraiment sortie en 2016, 2017. Je n’ai plus de problème avec mon alimentation, se réjouit-elle. Par contre, j’ai toujours des problèmes psychologiques, je souffre de dépression et de troubles borderline. On me demande souvent comment est arrivée l’anorexie, et avec le recul, je pense vraiment que l’anorexie est le reflet physique des troubles mentaux que je peux avoir”, explique-t-elle.

C’est justement pour partager son expérience que la jeune fille a décidé d’écrire ce livre. « C’est assez intime mais mon objectif est d’aider les jeunes qui vivent peut-être les mêmes problématiques que moi. J’aurais aimé lire un livre comme celui-ci quand les choses n’allaient pas bien. J’aurais aimé qu’on me dise qu’on peut s’en sortir”, pense-t-elle.

Faites de votre livre un outil pour aider les jeunes dans le besoin

Au-delà de cela, la jeune femme qui termine ses études en Ressources Humaines, espère faire de son travail un outil. « Mon projet est de mener des interventions dans les écoles afin de lutter contre le harcèlement scolaire et de parler des troubles psychologiques », espère-t-elle. Des contacts ont été établis avec son ancien lycée et elle attend une confirmation pour les mettre en place. Non sans une pointe d’appréhension. « Le harcèlement s’est produit principalement au collège, et mon hospitalisation a eu lieu au lycée. Je n’ai pas peur d’y retourner, même si cela fait partie du même groupe scolaire que le collège. Cela montre juste que j’en suis ressortie plus forte », souligne-t-elle.

« Le message que je voudrais faire passer, c’est aussi qu’il faut du temps pour guérir. C’est quelque chose qu’on me disait beaucoup lorsque j’étais malade et hospitalisé mais que je comprends mieux aujourd’hui. Le temps est notre ami, et il en vaut la peine, insiste la jeune femme. Il faut continuer à y croire même quand tout est sombre. On a des moments de doute, mais le soleil finit toujours par revenir. Depuis que je suis maman, j’ai laissé mes idées noires derrière moi et je sais que je ne tenterai plus de me suicider », conclut-elle.