ce que l’on sait de la crise diplomatique entre les deux pays

Dimanche 7 avril, la ministre mexicaine des Affaires étrangères, Alicia Barcena, a annoncé que son pays saisirait lundi la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations Unies, après la descente de police contre son ambassade à Quito. la capitale équatorienne.

« Dès demain, nous irons devant la CIJ où nous présenterons cette triste affaire (…). Nous pensons que nous pouvons gagner notre cause rapidement », a déclaré le chef de la diplomatie en accueillant le personnel diplomatique mexicain qui a quitté l’Équateur.

A lire aussi : Équateur : l’UE condamne le raid contre l’ambassade du Mexique

La ministre mexicaine des Affaires étrangères, Alicia Barcena, s’adresse aux médias à la suite du retour du personnel de l’ambassade mexicaine au pays après que la police équatorienne a perquisitionné l’ambassade à Quito pour arrêter l’ancien vice-président Jorge Glas, à l’aéroport international Benito Juarez, à Mexico, au Mexique, en avril. 7, 2024. | REUTERS/QUETZALLI NICTE-HA
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La ministre mexicaine des Affaires étrangères, Alicia Barcena, s’adresse aux médias à la suite du retour du personnel de l’ambassade mexicaine au pays après que la police équatorienne a perquisitionné l’ambassade à Quito pour arrêter l’ancien vice-président Jorge Glas, à l’aéroport international Benito Juarez, à Mexico, au Mexique, en avril. 7, 2024. | REUTERS/QUETZALLI NICTE-HA

Escalade des tensions

La crise a commencé mercredi dernier avec les critiques du président mexicain Andrés Manuel López Obrador sur le déroulement de l’élection présidentielle équatorienne de 2023.

Le chef de l’État accuse les autorités équatoriennes d’avoir exploité l’assassinat du candidat de l’opposition Fernando Villavicencio, le 9 août 2023, pour favoriser l’élection du libéral Daniel Noboa au détriment de la candidate de gauche Luisa González. Fernando Villavicencio a été abattu après un rassemblement électoral quelques jours avant les élections du 20 août.

Le lendemain, le gouvernement équatorien a annoncé qu’il expulserait l’ambassadrice du Mexique à Quito, Raquel Serur. Vendredi, le Mexique a accordé l’asile à l’ancien Jorge Glas, réfugié dans son ambassade depuis le 17 décembre et faisait l’objet d’un mandat d’arrêt pour corruption présumée.

Cette photo publiée par la police équatorienne montre l’ancien vice-président équatorien Jorge Glas escorté par des membres du Groupe spécial d’action pénitentiaire (GEAP) à son arrivée à la prison à sécurité maximale de La Roca à Guayaquil le 6 avril 2024. | DOCUMENT / POLICE ÉQUATEUR / AFP
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Cette photo publiée par la police équatorienne montre l’ancien vice-président équatorien Jorge Glas escorté par des membres du Groupe spécial d’action pénitentiaire (GEAP) à son arrivée à la prison à sécurité maximale de La Roca à Guayaquil le 6 avril 2024. | DOCUMENT / POLICE ÉQUATEUR / AFP

Jorge Glas se réfugie à l’ambassade du Mexique

Jorge Glas, vice-président entre 2013 et 2017 sous l’ancien président socialiste Rafael Correa (2007-2017), est accusé d’avoir détourné des fonds publics destinés à la reconstruction des villes côtières après un tremblement de terre en 2016.

Quito décrit cette décision comme“illégal”dénonçant un « abus des immunités et privilèges » accordés à l’ambassade et ingérence dans ses affaires intérieures.

Un raid sans précédent

Des policiers ont fait irruption dans l’ambassade pour arrêter Jorge Glas, une intrusion dans un complexe diplomatique sans précédent récent dans le monde.

Des images publiées dans les médias locaux montrent le chef de la mission diplomatique mexicaine, Roberto Canseco, criant « C’est un scandale ! » alors qu’il courait derrière des véhicules sortant de son ambassade. Une bousculade s’en est suivie, au cours de laquelle M. Canseco est tombé au sol.

“C’est totalement hors norme, j’ai très peur qu’ils puissent tuer Jorge Glas”a déclaré M. Canseco à la télévision locale, toujours tremblant.

Le président mexicain dénonce « violation flagrante du droit international et de la souveraineté mexicaine »et a déclaré qu’il avait l’intention de porter l’affaire devant la Cour internationale de Justice.

Dans la foulée, le Mexique a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec l’Équateur, suivi samedi par le Nicaragua.

A lire aussi : Le personnel diplomatique mexicain quitte l’Équateur en pleine crise diplomatique

Départ du personnel diplomatique

Le personnel diplomatique mexicain, dont l’ambassadeur et le chef de la mission diplomatique, a quitté l’Équateur dimanche.

« Notre personnel diplomatique laisse tout derrière lui en Équateur et rentre chez lui la tête haute (…) après l’assaut de notre ambassade »a écrit la ministre mexicaine des Affaires étrangères Alicia Bárcena sur le réseau social

Déjà condamné à six ans de prison en 2017, M. Glas a été transféré samedi dans une prison de haute sécurité de Guayaquil, dans le sud-ouest de l’Équateur, selon des sources gouvernementales.

Désapprobation internationale

L’Équateur est vivement critiqué par les gouvernements de gauche d’Amérique latine, du Brésil au Venezuela, en passant par le Chili, et même par l’Argentine du président ultralibéral Javier Milei. L’Organisation des États américains (OEA), l’Union européenne et l’Espagne ont également condamné cette intrusion.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré ” alarme “ par le raid, estimant que toute violation de l’enceinte diplomatique « compromet la poursuite de relations internationales normales »selon son porte-parole.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. | CHARLY TRIBALLEAU / AFP
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Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. | CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Les Etats-Unis – qui condamnent « toute violation de la Convention de Vienne » – a encouragé le Mexique et l’Équateur « pour résoudre leurs différends conformément aux normes internationales ». La Convention de Vienne de 1961 prévoit que les ambassades et consulats “sont inviolables”.

La présidente du Honduras, Xiomara Castro, qui assure la présidence provisoire de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a convoqué lundi une réunion d’urgence.

Cette situation est “un scandale international”a déclaré à l’AFP l’ancien ambassadeur d’Équateur à Londres, Mauricio Gándara, jugeant que “cela sera très difficile à restaurer sans l’intervention des pays amis”.

 
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