Dans les coulisses de la formidable machine Trump

Dans les coulisses de la formidable machine Trump
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Donald Trump est le grand favori de l’élection présidentielle américaine de 2024.

Atlantico : Donald Trump pourrait bientôt revenir à la Maison Blanche. La situation politique diffère cependant de 2016, en raison notamment de rapports de force internes différents au sein du parti républicain et ainsi que d’une meilleure connaissance des rouages ​​du pouvoir. Dans quelle mesure pensez-vous que cela pourrait jouer un rôle ?

André Kaspi : La première erreur serait de penser que Donald Trump est incompétent, ce qui arrive comme un cheveu dans la soupe en plein débat électoral. Il faut comprendre, même si certains ont parfois tendance à vouloir l’oublier, qu’il a été président des États-Unis du 20 janvier 2017 au 20 janvier 2021 et que, de ce fait, il a aujourd’hui une expérience de la présidence. dont il ne pouvait évidemment pas profiter il y a huit ans. Le Donald Trump d’aujourd’hui n’est pas le Donald Trump d’hier.

Ce premier point établi, il faut aussi comprendre que si Donald Trump donne l’impression de n’avoir qu’un seul objectif – battre Joe Biden, qu’il considère comme un imposteur –, il a aussi une vision très précise de ce que devrait être la société américaine. Par extension, il est également assez précis sur ce que devrait être la politique étrangère des États-Unis. Encore une fois, il s’agit d’une différence marquée par rapport au Donald Trump de 2017 ou au plus récent de 2021.

Le nouveau Donald Trump espère transformer la politique étrangère américaine. Mais reconnaissons que ce n’est pas ce qui le passionne le plus : il veut avant tout transformer la société américaine au profit d’une idéologie et d’un programme qui, à défaut d’être exposés avec une précision clinique, constituent l’arrière-plan de sa candidature.

En 2016, lors de la campagne électorale, il était loin d’être le favori. Le monde entier attendait l’élection d’Hillary Clinton, y compris ceux de son propre camp. Pourtant, c’est lui qui a gagné (avec difficulté, peut-être, mais il a quand même gagné). En 2021, il a perdu contre Joe Biden, qui a remporté à la fois l’électorat et le vote populaire, puisque 80 millions d’Américains ont choisi le candidat démocrate. Donald Trump a parlé de fraude et de trucage, sans lesquels il aurait été élu. Désormais, il cherche une revanche, qui porterait évidemment sur le système électoral (il s’agit de battre Joe Biden, mais pas seulement) ainsi que sur la ligne de l’actuel président.

Aujourd’hui, Donald Trump n’est plus l’outsider qu’il aurait pu être dans le passé. Les outsiders cette fois étaient ses adversaires : Ron DeSantis et Nikki Haley. Les deux ont été rejetés par les électeurs républicains, même si lors de telles primaires, ce sont principalement les électeurs les plus déterminés qui expriment leurs choix. Trump est devenu incontestable au sein de son propre parti ; à tel point qu’il recueille désormais des soutiens et que ceux qui ne veulent pas le rejoindre s’envolent vers d’autres cieux.

Ce que l’on attend désormais du candidat, c’est le programme sur lequel il compte être élu. Depuis la récente publication d’un article de Temps Financier, l’entourage sur lequel il espère s’appuyer est connu. Son programme reste plus secret, notamment sur les questions liées à la politique étrangère. En fait, sa position n’est pas inconnue. Il reste cependant silencieux sur la manière dont il envisage désormais de trouver une solution aux problèmes particulièrement graves du Moyen-Orient, ni sur la manière dont il compte mettre fin à l’aide américaine à l’Ukraine. Nous savons simplement qu’il envisage de donner la priorité à la Chine.

Peut-on dire que la « machine Trump » est efficace ? Pour quoi ?

C’est très efficace, en effet, et cela repose avant tout sur le prestige de Donald Trump lui-même. Cela fait maintenant quatre ans qu’il sillonne les Etats-Unis, essayant d’être présent un peu partout pour montrer, en somme, que c’est lui qui devrait être élu et qu’il a été écarté du pouvoir à tort en 2020. La machine fonctionne. D’autant que, et le Financial Times le montre clairement, Donald Trump peut compter sur un réel renouvellement de son soutien. Il y a les fidèles parmi les fidèles, les nouveaux alliés, ceux qui le soutenaient auparavant et qui ne le soutiennent plus sans être hostiles, ceux qui sont partis aussi.

Tout cela implique, pour Donald Trump, la possibilité de faire un choix. Il peut non seulement s’appuyer sur l’expérience du pouvoir, l’expérience des élections ainsi que sur l’expérience d’une équipe dont il sait qu’elle fonctionne et sera capable de mener ou non la politique qu’il mène. vœux pour les États-Unis.

Sur qui Donald Trump compte-t-il s’appuyer pour les prochaines élections ? Comment a-t-il exclu les autres ?

LE Temps Financier, comme nous l’avons dit, a récemment publié un article sur ce sujet. Ce que l’on peut dire, c’est que Donald Trump a réussi à expulser de la Chambre des représentants le président républicain, qu’il considérait comme n’étant pas assez « trumpien ». Il l’a fait remplacer par Mike Johnson, un élu des plus obscurs qui occupe aujourd’hui un poste très important et qui est très attaché à la cause de l’ancien président. Notons également qu’au sein du Sénat, un nombre important d’élus sont contraints de partir (c’est notamment le cas de Mitch McConnell), parce qu’ils approchent de l’âge de la retraite ou parce qu’ils souhaitent tenter autre chose. D’autres sénateurs, dont les « Trumpiens », pourraient être mis au premier plan. C’est notamment le cas de Tim Cotton. De manière générale, on assiste à un renouvellement du personnel politique très favorable à l’ancien président.

LE Temps Financier mentionne également plusieurs conseillers politiques majeurs, dont Keith Kellogg, ancien officier de l’armée américaine ayant servi pendant la guerre du Vietnam, et Robert Lighthizer, ancien représentant commercial américain sous le mandat de Donald Trump. Sans oublier Tim Scott, sénateur de Caroline du Sud et partisan du candidat, qui pouvait compter parmi ses alliés au Congrès, Steve Bannon ou encore Vince Haley qui a écrit plusieurs discours de l’ancien président.

Lui aussi, vous avez raison de le souligner, a su écarter ses adversaires potentiels. Ce n’est pas très surprenant : en exprimant ainsi ses idées, il a poussé tout le monde à prendre position. Et comme il a de fortes chances d’être élu président, certains ont préféré le suivre quand d’autres n’avaient d’autre alternative que de partir pour rester cohérents avec leur ligne. C’est par de telles démonstrations verbales qu’il fidélise son équipe. Observons également que sa famille joue un rôle important, différent de celui qu’elle jouait lors de la présidence précédente. Jared Kushner, son gendre, n’est plus à ses côtés même s’il n’est pas hostile même s’il a joué à l’époque un rôle très important dans son administration. Désormais, rappelle le journal anglais, c’est l’épouse d’un de ses fils, Eric Trump, qui rejoint le devant de la scène. Son épouse reste largement absente.

Quel impact sur son éventuel prochain mandat ?

Il va sans dire que Donald Trump serait plus efficace s’il était réélu. En 2017, c’était un président qui ne s’attendait pas vraiment à être élu. S’il était préparé à la nécessité de constituer une équipe et de développer une équipe, il n’était probablement pas suffisamment préparé. Or, comme nous l’avons dit, c’est un président expérimenté. Il sait quels hommes et quelles femmes choisir pour mener à bien son programme, dans quelle direction mener sa politique.

Un nouveau mandat de Donald Trump, je crois, serait avant tout marqué par la volonté de donner la priorité aux relations avec la Chine. La question de la politique étrangère a un poids non négligeable pour Donald Trump, qui estime que la Chine est la priorité, que ce soit en matière politique, militaire ou commerciale. Sans doute s’éloignerait-il quelque peu de l’Europe et du Moyen-Orient.

En matière de politique intérieure, tout porte à croire que c’est l’immigration qui sera la priorité de Donald Trump et notamment l’immigration en provenance d’Amérique latine. La question de l’avortement pourrait également revenir à l’ordre du jour.

 
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