Obligatoire en France, pourquoi l’éducation sexuelle est-elle si peu enseignée ? – .

Obligatoire en France, pourquoi l’éducation sexuelle est-elle si peu enseignée ? – .
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Obligatoire depuis plus de vingt ans en France, l’éducation à la vie affective et à la sexualité est en fait peu enseignée, au grand désarroi de ses défenseurs, qui y voient un outil crucial dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. .

Que dit la loi ?

Depuis 2001, l’obligation de dispenser une éducation sexuelle est inscrite dans la loi, qui prévoit “au moins trois séances par an et par tranches d’âge homogènes” dans les écoles, collèges et lycées.

Ces séances « contribuer à l’apprentissage du respect du corps humain et sensibiliser aux violences sexistes ou sexuelles, ainsi qu’aux mutilations sexuelles féminines »précise l’article L312-16 du code de l’éducation.

En 2018, une circulaire a été publiée pour fixer les objectifs de l’éducation sexuelle, les principes éthiques, sa mise en œuvre ainsi que la gestion du dispositif.

«Cette éducation vise la connaissance, le respect de soi, de son corps et du respect d’autrui, sans dimension sexuelle stricto sensu à l’école primaire»on peut y lire notamment. « Elle se complète, dès l’adolescence, par une compréhension de la sexualité et des comportements sexuels dans le respect de l’autre et de son corps. L’enfance et l’intimité sont pleinement respectées.

Quelle application ?

Sur le terrain, le compte n’y est pas.

En 2016, un rapport du Haut Conseil à l’égalité (HCE) faisait état d’une application “encore fragmentaire” Et, “inégal” parce que « dépendant de la bonne volonté individuelle ».

Selon une enquête Ifop publiée en mars 2023, 17 % des 15-24 ans interrogés déclarent n’avoir jamais bénéficié de cours d’éducation à la vie affective et sexuelle au cours de leur scolarité.

Parmi les autres, seul un tiers déclare avoir bénéficié des trois sessions annuelles prévues.

Dans un rapport publié en 2021, l’Inspection générale de l’Éducation elle-même reconnaissait que l’objectif n’était pas « manifestement pas atteint ».

Face à ce constat, le Planning Familial, SOS Homophobie et Sidaction ont saisi le tribunal administratif de Paris en mars 2023 pour s’assurer que ces séances soient réellement efficaces.

Ces associations estiment que la non-application de la loi n’est pas sans conséquences. Ils mettent en avant l’augmentation des violences sexuelles et la dégradation des connaissances des jeunes sur le sida, les infections sexuellement transmissibles (IST) ou encore les méthodes de contraception.

Quelles consignes ?

Promis en juin 2023 par Pap Ndiaye, alors ministre de l’Éducation, le premier projet de programme scolaire d’éducation à la vie affective et à la sexualité a été publié en mars. Il devrait normalement entrer en vigueur à la rentrée 2024.

En 65 pages, ce projet de programme donne le « principales orientations » aux enseignants et intervenants des associations agréées appelés à animer ces séances, et prévoit une graduation en apprentissage.

A l’école maternelle, l’accent est mis sur « la découverte du corps et des émotions »ainsi que « apprendre la vie relationnelle ». Viennent ensuite au primaire les réflexions autour des stéréotypes de genre, de l’acceptation de soi et des autres, puis au collège les questions du changement corporel à la puberté.

La question de la pornographie est abordée en 4ème.

Quel accueil ?

Le sujet suscite des tensions depuis des années, notamment dans les rangs de la droite conservatrice et de l’extrême droite qui estiment que l’éducation à la vie sexuelle doit rester du domaine privé.

Une pétition – “A l’école, apprends-moi les divisions, pas l’éjaculation” – lancée par l’association SOS Education a recueilli plus de 33 000 signatures.

A l’inverse, les associations féministes plaident pour son entrée en vigueur effective, y voyant un outil incontournable dans la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.

“NOTRE « L’objectif est que ce programme soit acceptable par tous, et notamment par les familles. » Mark Sherringham, président du Conseil supérieur des programmes (CSP), l’a récemment déclaré au Monde. “S’il n’est pas accepté, il ne peut pas être mis en œuvre.”

 
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