Bientôt plus de jours d’attente pour un arrêt maladie ? Ce que cela changerait pour nous

Bientôt plus de jours d’attente pour un arrêt maladie ? Ce que cela changerait pour nous
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Par Briac Trébert
Publié le

3 avril 24 à 7h19

Le gouvernement cherche à économiser de l’argent. Après l’assurance chômage, le gouvernement a annoncé, ce dimanche 31 mars 2024, Dans La Tribune dimanche et sur Infos que l’exécutif envisagerait désormais d’augmenter le nombre de jours d’attente des employés du secteur privé afin de réduire les dépenses de sécurité sociale.

Une mesure qui pourrait être évoquée par le Premier ministre, Gabriel Attal, lors de la « grande initiative » sur les accidents et les arrêts de travail, qui doit réunir, fin avril, « les partenaires sociaux, élus et parlementaires ».

Trois jours pour les salariés du privé

Si votre médecin vous a prescrit un arrêt maladie, que vous soyez salarié (dans le privé, car un délai de carence d’un seul jour – et jamais indemnisé – est prévu par la loi pour les agents publics en arrêt maladie) ou sans emploi , vous pouvez percevoir des indemnités journalières, mais après un délai d’attente de trois jours actuellement, rappelle l’assurance maladie.

Ces indemnités journalières vous sont versées par l’assurance maladie pour compenser votre salaire lors d’un arrêt de travail. Ils sont calculés à partir de vos salaires bruts.

La Sécurité Sociale ne vous indemnise qu’à partir du quatrième jour

Concrètement, avec ces trois jours de carence, cela signifie que la Sécurité Sociale ne commence à vous verser des indemnités qu’à partir du quatrième jour d’absence.

Augmenter le nombre de jours de carence permettrait ainsi à la sécurité sociale de faire des économies, sachant que les arrêts maladie lui ont coûté 16 milliards d’euros en 2022, soit 5 milliards de plus qu’en 2010, un phénomène qui s’explique en partie par le vieillissement de la population. population active et par les conséquences de la pandémie de Covid-19, qui a vu augmenter les arrêts maladie.

Exceptions à ce délai d’attente

Il existe cependant des exceptions à ce délai d’attente. Elle ne s’applique pas en cas de reprise d’activité entre deux arrêts de travail n’excédant pas 48 heures. De même, une indemnisation est due dès le premier jour en cas d’arrêts successifs dus à une maladie de longue durée (ALD). Et selon la loi de financement de la sécurité sociale pour 2024, depuis le 1er janvier, le délai de carence ne s’applique pas non plus en cas d’arrêt de travail pour fausse couche.

Réactions à gauche… et chez les patrons

Cette idée de prolonger ce délai n’a cependant pas fini de faire réagir, tant à gauche, mais aussi dans les rangs des patrons (pas pour la même raison), car, aujourd’hui, de nombreux salariés sont malgré tout couverts par leurs entreprises ces jours-là.

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Les salariés ne sont pas tous traités de la même manière : ceux appartenant au secteur public ne bénéficient que d’un jour d’attente en cas d’arrêt maladie, tandis que les salariés du privé restent responsables des trois premiers jours de congé. Le résultat est là : l’absentéisme pour maladie est plus élevé dans le secteur public (15 jours en moyenne dans la fonction publique locale) que dans le privé (10 jours en moyenne), les indépendants arrivant loin derrière, avec 2. 5 jours compensés en 2022.

La CPMELa Confédération des petites et moyennes entreprises

De nombreuses entreprises souscrivent alors à un contrat de retraite qui prend le relais avant l’assurance maladie et maintient ainsi la rémunération des salariés en congés pendant les premiers jours d’absence.

Pour connaître les règles prévues dans votre entreprise en matière d’indemnisation des arrêts de travail, vous pouvez rechercher votre convention collective sur le site Légifrance ou dans le Code du travail numérique.

« Déchargement sur les employeurs »

Face à l’augmentation des arrêts maladie, la CPME, la confédération des petites et moyennes entreprises, avait déjà soulevé la question l’année dernière, dans un communiqué, demandant qu’un nombre de jours d’attente identique soit « imposé » entre tous les salariés. , quel que soit leur entreprise ou le secteur, public ou privé, dans lequel ils travaillent.

L’organisation patronale estime ainsi que « contraindre les seuls employeurs du secteur privé à augmenter la fraction restant à leur charge » serait « une solution facile consistant à se décharger sur les employeurs d’une responsabilité que l’État ne serait pas disposé à assumer. »

La mise en place de jours de carence « ordre public » ?

Ainsi, selon Éric Chevée, vice-président de la CPME, interrogé par Infos France ce dimanche 31 mars 2024, seuls « deux millions » de salariés sur près de 20 millions seraient aujourd’hui « non couverts par ce type de contrat social ». Et, « si on allonge les délais de carence, évidemment les cotisations de retraite augmenteront pour les entreprises », ce qui pourrait « des factures très lourdes », il s’inquiète.

La CPME plaiderait donc plutôt pour un « trouble à l’ordre public » si le délai pour bénéficier d’une indemnisation de l’assurance maladie venait à être allongé. Mauvaise nouvelle, dans ce cas, pour tous les salariés.

Car là-bas, personne ne rembourse ces jours de carence, ni l’assurance maladie, ni le contrat social. “C’est la manière de responsabiliser les acteurs sur le sujet”, a déclaré Éric Chevée à la radio publique, estimant qu’il y aurait “un certain nombre arrêts de travail de confort » dans les entreprises françaises…

En moyenne, le délai de carence de trois jours entraîne une augmentation correspondante de la durée totale des congés non couverts chez les salariés ayant plus de cinq ans d’ancienneté.

Les DresLe Département de Recherche, d’Études, d’Évaluation et de Statistique

Vers une réduction de la durée des temps d’arrêt ?

Selon une enquête (datée de 2015) de la Drees, département de recherche, d’études, d’évaluation et de statistiques, les salariés dont l’employeur prend en charge le délai de carence appartiennent le plus souvent à des catégories sociales plus favorisées et bénéficieraient généralement de meilleures conditions de travail que les salariés non couverts. .

Cette couverture des jours de carence n’encouragerait pas le recours aux congés de maladie. En revanche, cela tendrait à réduire la durée de ces arrêts.

Les salariés des petites entreprises et des secteurs de l’industrie et des services à faible valeur ajoutée sont moins susceptibles d’être indemnisés pour les arrêts maladie.

Les Dres

Ce lundi 1euh Avril, interviewé par Infos France, Clément Beaunel’ancien ministre des Transports (et désormais porte-parole de la majorité pour les élections européennes), a exhorté l’exécutif à ne pas “jeter chaque jour le concours Lépine avec des mesures d’économies” qui pourraient précariser les plus fragiles.

« Le jour de carence est un paramètre qui a souvent été allongé ou réduit. Je pense que c’est quelque chose sur lequel nous ne devrions pas revenir », a-t-il déclaré.

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