A Paris, Blinken souligne les difficultés posées par l’exacerbation des conflits

A Paris, Blinken souligne les difficultés posées par l’exacerbation des conflits
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Sans surprise, la guerre à Gaza et le soutien à l’Ukraine ont monopolisé les discussions qu’Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, a eu mardi à Paris où il a rencontré les ministres français de la Défense et des Affaires étrangères avant de rencontrer dans la soirée le président de la République après une visite à l’Unesco.

La mort de sept travailleurs humanitaires à Gaza après une frappe israélienne est celle de « héros » et « doit faire l’objet d’une enquête approfondie et rapide », a demandé Antony Blinken lors d’une conférence de presse au Quai d’Orsay. “Rien ne justifie une telle tragédie”, a souligné de son côté le chef de la diplomatie française, qui a demandé l’application de la résolution 2728 du Conseil de sécurité qui prévoit la libération des otages, un cessez-le-feu et l’entrée de l’aide humanitaire.

Sept membres d’une ONG américaine tués à Gaza

L’association World Central Kitchen, qui distribue de la nourriture dans la bande de Gaza et organise l’arrivée de l’aide humanitaire en provenance de Chypre, a annoncé la mort d’au moins sept de ses membres dans une frappe israélienne lundi. Les victimes étaient « originaires d’Australie, de Pologne, du Royaume-Uni (et comprenaient également) un citoyen ayant la double nationalité américaine et canadienne et une personne palestinienne », selon l’ONG. Israël a reconnu mardi une frappe « involontaire ».

Les deux ministres ont réitéré à plusieurs reprises leur inquiétude – sans jamais citer nommément l’Iran, dont un général a été tué mardi lors d’une frappe en Syrie – quant aux risques d’une escalade régionale, notamment au Liban. Stéphane Séjourné a également indiqué que la France travaillait sur une solution politique pour sortir de la crise entre Israël et le Hamas. « Soit il y aura une nouvelle résolution, soit ce sera par un autre moyen », a-t-il observé.

Il a également évoqué deux autres initiatives françaises en cours : l’une concerne la mise en place d’un régime de sanctions pour ceux qui mènent des activités de désinformation ; l’autre est une conférence pour discuter de la crise humanitaire au Soudan à Paris le 15 avril.

Arrêter le flux d’armes vers la Russie

Avant de se rendre ce mercredi à Bruxelles, où sera célébré le 75e anniversaire de l’Otan, Antony Blinken a réitéré la nécessité d’une « feuille de route claire » pour l’entrée de l’Ukraine dans l’alliance atlantique. Il compte sur la France pour continuer à stimuler le soutien à l’Ukraine et voit en Paris un “dirigeant remarquable qui partage le fardeau, recherche des partenaires et applique des sanctions”. Ensemble, ils sont déterminés à œuvrer pour arrêter le flux d’armes vers la Russie en provenance d’Iran, de Corée du Nord et… de Chine.

À Washington, un responsable a déclaré mardi que les États-Unis étaient « assez inquiets » du soutien économique et industriel que la Chine offre à la Russie. “Au fil du temps, nous avons réellement vu la Chine agir pour aider la Russie à reconstruire sa base industrielle de défense, en compensant les relations commerciales perturbées par les partenaires européens, en aidant à fournir des composants qui peuvent progressivement renforcer les capacités russes en Ukraine”, a-t-elle expliqué dans une interview à la presse.

Vers un déblocage de l’aide américaine

Dans la capitale américaine, la question de l’aide à l’Ukraine bouge. Mike Johnson, le président de la Chambre des représentants, a annoncé dimanche soir sur Fox News qu’il présenterait un plan « juste après » les vacances parlementaires, qui se terminent cette semaine. Son plan comportera des « innovations » par rapport au projet de loi voté à une large majorité (70 contre 29) au Sénat mi-février, et qui prévoyait 95 milliards de dollars d’aide, dont 60 milliards pour l’Ukraine et 14 milliards pour Israël.

Mike Johnson pourrait ainsi proposer une aide à Kiev sous la forme d’un prêt à long terme. Dans une assemblée devenue plus réticente à soutenir Kiev, Donald Trump a donné son feu vert à une solution de ce type. Et pour convaincre les élus républicains, la Maison Blanche rappelle sans cesse que l’aide militaire à l’Ukraine irait principalement dans les caisses des usines de défense américaines. Dans le même esprit, le leader de la minorité républicaine, Mitch McConnell, a identifié 38 États qui bénéficieraient du plan.

Naviguez finement

Le soutien de la Chambre des représentants à l’Ukraine pourrait également être conditionné à quelques autres mesures, telles que l’annulation du gel imposé par l’administration Biden sur l’examen des projets d’usines de liquéfaction de gaz naturel et la participation des saisies d’actifs russes au financement du plan de soutien.

Le leader de la Chambre devra naviguer prudemment entre les deux camps, alors que sa majorité républicaine s’est encore réduite avec le départ de quelques élus. Il devra ainsi rassembler les voix démocrates tout en évitant la censure de sa droite – la députée républicaine Marjorie Taylor Greene a déjà lancé une procédure pour le destituer. Et si le texte proposé à la Chambre aboutit mais qu’il est très différent de celui voté au Sénat, un nouvel examen sera également nécessaire à la Chambre haute.

 
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