football et commotions cérébrales, le cri d’alarme de Varane

football et commotions cérébrales, le cri d’alarme de Varane
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Au cours de sa carrière de Lens à Manchester United en passant par le Real Madrid et bien sûr l’équipe de France (93 sélections) Raphaël Varane a réalisé des milliers de têtes et subi de multiples chocs.

Dans un long entretien accordé à L’Équipe ce 2 avril, le défenseur central retraité de l’équipe de France depuis la dernière Coupe du monde explique que tous ses chocs ont laissé des traces “Je me suis abîmé le corps” résume-t-il.

Le champion du monde, parfois sans le savoir, a subi plusieurs commotions cérébrales. Il en a notamment identifié deux qui ont eu des conséquences sur sa performance. Notamment un juste avant le quart de finale du Mondial contre l’Allemagne en 2014 (0-1).

Diminué, le défenseur central a disputé ce quart de finale au Brésil sans se rendre compte des conséquences ce jour-là : « Ce qu’on ne saura jamais, c’est ce qui se serait passé si j’avais retrouvé un impact au niveau de la tête. Quand on sait que les commotions cérébrales à répétition ont un effet potentiellement mortel, on se dit que les choses peuvent très mal tourner. À l’époque, je n’étais pas père, mais aujourd’hui, à 30 ans et avec trois enfants, je pense différemment.

Avec le recul, il a appris et il veut désormais alerter sur les risques qui peuvent être dramatiques liés aux commotions cérébrales, ce mouvement du cerveau à l’intérieur du crâne après un impact.

Mis en avant dans différentes disciplines, le sujet est encore tabou dans le football. Deux exemples : Mamadou Sakho, lors de Montpellier-Auxerre (21 août 2022), ou Samuel Umtiti‚ lors de Lille-Reims (26 septembre 2023) sont entrés en jeu seulement 3 minutes après un choc à la tête diagnostiqué plus tard comme un syndrome de commotion cérébrale.

« Pour ces cas précis, on se rapproche de la faute professionnelle », déplore Varane. Le joueur peut dire qu’il veut jouer, mais le staff médical doit y opposer son veto, car cela met la vie des joueurs en danger. Il faut aussi faire comprendre au joueur que ce n’est pas faire preuve de force que de continuer à jouer après un gros choc, mais que la vraie force, c’est de sortir, d’arrêter de jouer et de se reposer. Cela peut être difficile à assimiler pour un sportif de haut niveau. »

Le champion du monde 2018 prône l’interdiction des jeux de tête chez les enfants. « Mon fils de 7 ans joue au football, et je lui conseille de ne pas faire de têtes », raconte-t-il. Pour moi, c’est essentiel. Quand j’étais en pré-entraînement au centre Espoirs de Liévin, je me souviens qu’on avait des entraînements où on ne devait faire que des têtes, ce n’est pas normal. Même s’ils ne provoquent pas de traumatisme immédiat, on sait qu’à long terme, les chocs répétés sont susceptibles d’avoir des effets néfastes. Personnellement, je ne sais pas si je vivrai jusqu’à 100 ans, mais je sais que j’ai endommagé mon corps. Les dangers de la tête doivent être inculqués sur tous les terrains de football amateur et junior. »

 
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