En 2021, le prix de vente moyen des logements neufs, parking inclus, dépasse pour la première fois la barre des 8 000 euros/m² à Biarritz et Hossegor. En 2022, la barre des 10 000 euros/m² était facilement franchie dans la cité impériale. Fin 2023, la commune de Soorts-Hossegor a remporté la palme avec un prix de vente moyen supérieur à 14 000 euros/m². Certes, la rareté…
En 2021, le prix de vente moyen des logements neufs, parking inclus, dépasse pour la première fois la barre des 8 000 euros/m² à Biarritz et Hossegor. En 2022, la barre des 10 000 euros/m² était facilement franchie dans la cité impériale. Fin 2023, la commune de Soorts-Hossegor a remporté la palme avec un prix de vente moyen supérieur à 14 000 euros/m². Certes, la rareté des programmes fausse les statistiques mais la réalité est incontestable : malgré la crise et quelques baisses sporadiques, la tendance n’est pas à l’effondrement des prix.
L’élément majeur qui détermine le prix des logements neufs est le coût du terrain, qui représente 30 à 50 % du prix final du logement. Cependant, en l’absence de contrôle foncier par les communautés et dans un contexte de concurrence féroce, rien ne semble pouvoir tempérer l’avidité des propriétaires fonciers qui se répercute in fine sur le prix de vente des logements.
Envolée des matières premières
«En fin de compte, la seule question que nous ne nous sommes jamais posée, c’était de savoir si le prix de vente des propriétaires était vraiment légitime», explique Arnaud Portier, directeur de l’Établissement public local (EPFL) Pays. Basque. La propriété est un droit inviolable et sacré, nous dit la Constitution. Mais à aucun moment il n’est question d’un droit de spéculer. Il n’y aurait rien d’illégitime à mettre en place des mesures visant à contrôler le prix des terrains privés. Par ailleurs, lorsque la spéculation a pour conséquence d’empêcher les gens de se loger, ne nuit-on pas à autrui au sens de la Déclaration des droits de l’homme qui proclame que la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ? »
« La seule question que nous ne nous sommes jamais posée, c’est de savoir si le prix de vente des propriétaires est vraiment légitime »
En attendant d’hypothétiques garde-fous, les prix des terrains continuent d’augmenter. Inexorablement. Après les terrains, les coûts de construction représentent le deuxième poste de dépense dans la production de logements. Dans ce cas, la marge de manœuvre semble encore plus restreinte. En deux ans, ces coûts sont passés d’environ 1 250 euros/m² en 2021 à 1 700 voire 1 800 euros/m² aujourd’hui.
Prix moyen au m² (parking inclus) des ventes réalisées dans le neuf (ou offre commerciale) et évolution sur 1 an.
Infographie « Sud Ouest »
« Ce ne sont pas les entreprises du BTP qui ont augmenté les prix, mais les industriels qui nous vendent les matières premières », explique Sébastien Labourdette, président de la fédération BTP 64. Nous sommes les premières victimes de cet afflux de matières premières qui pèsent la moitié du coût d’un projet», dit-il.
Plus de 80 entreprises liquidées
Une situation dramatique qui alimente la hausse des prix de l’immobilier tout en fragilisant les professionnels du secteur déjà fortement impactés par la baisse des volumes de production. Près de 84 entreprises du BTP ont été liquidées en 2023 et déjà plus d’une dizaine depuis le début de l’année. Si rien n’est fait pour inverser la tendance, près de 1 500 emplois pourraient être perdus sur deux ans.
Entre terrains hors de prix, coût toujours exorbitant des matières premières et nombre croissant de faillites d’entreprises, une baisse des prix de l’immobilier semble pour l’instant hors de portée, au grand désarroi des acheteurs et de tous les habitants. acteurs de l’immobilier.
