Qui est cette femme sur le mur des archives départementales ? – .

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l’essentiel
C’est le portrait de Jeanne Durand. Cet ouvrier méconnu du XIXème siècle a séduit la plasticienne Marilina Prigent.

Regard franc et profond, cheveux noirs tirés en arrière, vêtue toute de noir de ses plus beaux habits du dimanche, Jeanne Durand, la trentaine, trône majestueusement sur les 42 fenêtres qui composent le bâtiment B des Archives départementales, situé au 11 boulevard Griffoul Dorval, le long du Canal du Midi, à Toulouse.

Conservée aux archives départementales, cette image monumentale, dont la taille originale de la plaque de verre est de 9 cm sur 13, appartient à la collection Brusson Jeune, la manufacture fondée en 1872, spécialisée dans les pâtes, « cheveux d’ange » et autres produits, en Villemur-sur-Tarn. Jeanne Durand y est embauchée à l’âge de 12 ans.

La présence de cette femme séduit immédiatement la plasticienne Marilina Prigent, qui a été sélectionnée pour ce projet mené par le conseil départemental, les Archives départementales et l’association « Résidence 1+2 », lors de son immersion totale dans cet antre dédié à documents anciens.

« Jeanne Durand est également la seule identifiée parmi la vingtaine de portraits d’ouvriers et de contremaîtres de la collection Brusson Jeune. Je me demandais pourquoi elle avait posé. Grâce à l’archiviste Silvya Terjianan, j’ai appris que ces images étaient destinées, en réalité, à faire de la publicité pour l’entreprise”, précise Marilina Prigent.

La photo en question aurait été prise en 1896, même si le tirage date de 1909. Et l’artiste a pu retracer la vie de cet ouvrier. “J’ai découvert sa naissance en janvier 1869 à Villemur-sur-Tarn, son entrée dans l’usine Brusson-Jeune en septembre 1881, jusqu’à son départ de l’entreprise en novembre 1936, à l’âge de 67 ans.” Au fur et à mesure de ses recherches, cette femme « prend soudain forme » sous les mains de Marilina Prigent, qui souhaite alors « rendre visible au public l’existence cachée de ce groupe d’ouvriers méconnus » auquel appartient Jeanne.

Le portrait de l’ouvrier est juxtaposé à la reproduction « en négatif » d’une page du livret de paie de l’entreprise Brusson Jeune où l’on peut lire les noms de certains ouvriers et le salaire correspondant.

Lors de son immersion aux Archives départementales, Marilina Prigent a pu constater que « la plupart des sources iconographiques de la fin du XIXème et du début du XXème siècle représentent les femmes du point de vue des hommes de cette époque. La majorité de ces photographies les mettent en scène dans des espaces clos, autour de la maison, à l’intérieur ou en compagnie d’enfants. Aussi ces portraits de la collection Brusson Jeune lui semblent « marginaux » puisque la femme occupe une place à part entière, et « sauvegardée à jamais ».

Sébastien Vincini, président du Conseil départemental de la Haute-Garonne, inaugurera les travaux ce vendredi à 17h30. Jeanne Durand sera en place sur le mur des Archives départementales jusqu’en 2028, date à laquelle elle devrait disparaître en même temps que le bâtiment. .

Le samedi 27 avril, de 18h à 20h, Marilina Prigent ira à la rencontre du public en compagnie de trois expertes : l’archiviste Sylvia Terjanian et les historiennes Camille Fauroux et Anne-Marie Moulis.
 
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