Que deviennent les déchets des poubelles jaunes de Royan ? – .

EEn apparence, un bâtiment industriel moyen, à l’écart de la petite ville d’Illats, entre Bordeaux et Langon. Un indice sur la façade : « Paprec Recyclage ». La destination du complexe se révèle dans le nom du site, « Trivalo 33 », pour le « tri » et la « valorisation ». Reconstruit à neuf et mis en service en décembre 2020 pour 20 millions d’euros, il est le plus moderne des 28 centres de tri gérés par le groupe Paprec, l’un des principaux acteurs majeurs de la collecte et du recyclage des déchets industriels et des produits ménagers en France, avec Véolia et Suez (1). « Nous trions aujourd’hui les déchets recyclables d’un Français sur trois », précise Sébastien Berthomé, directeur régional commercial collectivités.

30% de nos déchets

En ce mardi 26 mars, Sébastien Berthomé guide deux visiteurs venus de loin. Vice-président de la collectivité Royan Atlantique (Cara), Éric Renoux et Christine Médina connaissent déjà le site, mais l’un ou l’autre vient régulièrement vérifier le traitement réservé aux 6 900 tonnes de déchets produits annuellement issus de la collecte sélective du Pays Royannais, 33 communes, 85 000 habitants. Ce tonnage représente 30 % du tonnage total de déchets produits sur le territoire, une proportion uniforme en France.


Les trieurs optiques les plus récents sont pilotés à l’aide d’écrans dignes d’une tour de contrôle aérien.

Benjamin Sellier/Paprec

Le vice-président de Cara en charge du sujet et son responsable de la division « prévention et valorisation des déchets » préfèrent parler de « ressources » lorsqu’ils parlent de bouteilles en plastique, de cartons d’emballage, de canettes en aluminium, de canettes de conserve. métal et autres journaux et papiers divers remplissant nos poubelles jaunes. À dessein. Car des déchets de la société de consommation, Paprec tire une « matière première secondaire », « pour les entreprises d’embouteillage d’eau de Source, par exemple pour le plastique, ou pour les papetiers », entre autres, éclaire Sébastien Berthomé.

Tri optique à grande vitesse

Evidemment, noyés dans la masse des quelque 42 000 tonnes d’intrants engloutis annuellement par le centre Trivalo 33, impossible de distinguer les déchets venus du Pays Royannais. Les arrivages quotidiens d’une douzaine d’intercommunalités, principalement de Gironde, sont stockés dans trois immenses casiers aux parois épaisses qui les séparent de l’intérieur de l’usine de tri – « le risque d’incendie est ici le premier danger ». « Les déchets sont traités dans un délai de trois à quatre jours », explique Inès Bienvenu, la directrice de Trivalo 33.


Les déchets circulent à grande vitesse dans un enchevêtrement sophistiqué de tapis roulants mécaniques, passant sous des lecteurs optiques capables de distinguer les différents produits.

Benjamin Sellier/Paprec

Prochaine étape : alimenter une trémie d’alimentation d’une capacité de 7 tonnes, « soit 35 minutes d’autonomie », explique Quentin Bécarie, responsable des opérations. « Il faut veiller à conserver une quantité de matière suffisante, pour ne pas perturber la suite du processus. » Le « processus » en question ? Le cœur du Trivalo 33, un enchevêtrement sophistiqué de tapis roulants distribuant une succession de trieurs dotés de lecteurs optiques capables de distinguer une dizaine de produits ou matériaux différents avec une efficacité impressionnante. Et à un rythme époustouflant. Cette bouteille en plastique qui glisse sous le nez du visiteur… ? « En deux minutes et demie, cela passe de la trémie d’alimentation à la fin du processus », évalue Quentin Bécarie.

Source d’énergie

Les trieurs de pointe à l’œuvre à Trivalo 33 sont l’avenir. Ils offrent des taux de récupération encore meilleurs. Ils réduisent également, accessoirement, la pénibilité de la tâche des opérateurs de tri, présents en fin de processus pour affiner encore le tri, avant que les plastiques, aluminium, cartons, papiers ne soient conditionnés en « balles » carrées. Vendus ensuite à des fabricants spécialisés dans leur réutilisation. Une matière première secondaire dont les revenus reviennent aux communautés fournisseurs.

A partir de ces refus de tri, nous pouvons produire de l’énergie

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Reprenant la théorie du chimiste Antoine Lavoisier, les professionnels de la valorisation donnent également une valorisation aux déchets rejetés. Ils n’en manquent pas, de la botte au panier en osier, en passant par… une carcasse d’animal ! « A partir de ces refus de tri, on peut produire de l’énergie », précise Sébastien Berthomé.


En fin de chaîne de traitement automatique, les opérateurs affinent encore le tri. Auparavant, ils géraient l’ensemble du processus.

RC

Le taux de refus, en effet, peut être calculé communauté par communauté. « Nous réalisons 18 à 20 prélèvements dans l’année. Nous collectons environ 35 kilos de déchets, triés cette fois manuellement pour déterminer la proportion de chaque type de déchets. » Plutôt bons élèves en matière de tri ces dernières années, les habitants du Pays Royannais ont tendance à perdre leurs bonnes habitudes. « On constate un léger ralentissement », analyse Éric Renoux, vice-président « déchets » de Cara. De 19,81% en 2022, le taux de refus est passé à 22,07% en 2023. Un axe de communication pour les mois à venir.

(1) Véolia a absorbé Suez en 2021.

 
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