Le Haut Commissaire assistant pour la protection du HCR, Ruvendrini Menikdiwela, a félicité le Mali et ses pays voisins pour avoir maintenu leurs frontières ouvertes à ceux qui fuient le danger dans toute la région et pour avoir respecté les principes d’asile. Cependant, elle a également averti que seule une fraction des fonds dont la région a besoin était couverte.
Saluant particulièrement le Mali pour sa générosité envers les réfugiés, le Haut Commissaire assistant pour la protection du HCR, Ruvendrini Menikdiwela, a conclu une visite d’une semaine au Mali et au Togo, tout en avertissant que la région du Sahel reste dans un besoin urgent d’aide.
Le Mali fait partie des nombreux pays qui offrent un refuge sûr à plus de 1,1 million de réfugiés et de demandeurs d’asile qui ont traversé les frontières internationales pour échapper aux guerres, aux persécutions et à d’autres périls à travers le Sahel ainsi que dans d’autres régions d’Afrique.
Au total, près de 4,8 millions de personnes au Sahel ont récemment été contraintes de fuir leur foyer pour chercher refuge ailleurs, a indiqué l’agence des Nations Unies.
Louange à l’approche malienne
Menikdiwela a notamment souligné le fait que le Mali offre aux réfugiés, une fois enregistrés, les mêmes droits que les citoyens maliens, y compris l’accès à des services vitaux tels que les soins de santé et l’éducation.
Elle a toutefois averti que de telles réponses humaines pourraient devenir de plus en plus rares dans la région sans un soutien international immédiat et soutenu.
Menikdiwela a souligné que le Mali et d’autres pays de la région du Sahel en Afrique étaient soumis à des pressions extrêmes en raison des déplacements forcés, nécessitant un soutien immédiat et supplémentaire pour éviter une crise humanitaire déjà aggravée.
« Les risques au Mali et dans les pays voisins, dont beaucoup sont confrontés à leurs propres crises de déplacement, sont alarmants », a déclaré Menikdiwela. « Nous devons agir maintenant pour garantir la sécurité et le bien-être des personnes en fuite, en préservant leurs droits et leur dignité en ces temps difficiles », a-t-elle ajouté, soulignant également une augmentation significative des violences basées sur le genre.
Seulement 16% du financement assuré
Le Mali accueille actuellement environ 66 793 réfugiés tout en étant aux prises avec les besoins urgents de plus de 354 000 personnes déplacées à l’intérieur de ses frontières. Il y a eu un afflux important de 40 000 personnes en provenance du seul Burkina Faso au cours des trois derniers mois, fuyant les turbulences et l’instabilité dans leur pays.
Parallèlement aux multiples conflits, à la hausse des prix et à la diminution de l’aide humanitaire, les effets du changement climatique exercent également de graves pressions supplémentaires sur la région.
En 2024, le HCR a déclaré qu’il aura besoin d’un total de 331,4 millions de dollars pour soutenir ses opérations dans le Sahel central (Burkina Faso, Mali et Niger) et pour répondre aux besoins urgents des populations déplacées.
Cependant, fin février, ces besoins n’étaient financés qu’à hauteur de 16 %, mettant en péril la continuité des services vitaux.
