Les attentes sont très grandes avec l’objectif de revenir en Ligue 1, mais parfois elles sont supérieures à la réalité et à nos capacités. Il faut y retourner petit à petit. C’est pour ça qu’on ne parle que du prochain match, des trois prochains points à prendre. C’est notre réalité. Je comprends les supporters qui aiment ce club et son histoire. Mais le football, c’est aujourd’hui. Je ne sais pas où nous en serons dans trois ans. On rêve tous d’être en Ligue 1, en Europe, mais il faut travailler avec nos possibilités. Nous sommes le seul club à ne pas avoir recruté, alors qu’il le fallait. Nous avons beaucoup de blessés – et nous devons nous pencher sur ce problème. Dans la vie, on progresse, on ne passe pas de zéro à dix d’un coup. Pour les joueurs, le staff, moi-même, si on n’est pas bon, d’autres viendront et le club restera. Notre motivation est intacte.
En avez-vous discuté avec vos managers ?
Inutile d’en parler, c’est la réalité. Ou alors il faut ouvrir les yeux. Cela fait un moment que nous ne parlons que des trois points suivants.
Quels enseignements tirez-vous du match d’Annecy ?
C’est la première fois en tant qu’entraîneur que mon équipe envoie plus de ballons longs que l’adversaire, le double. Ce n’était pas le plan. Nous n’avons aucun joueur de plus de 1,90 m. Nous avons joué avec Livolant devant, il mesure 1,77 m face à des défenseurs qui faisaient deux têtes de plus que lui. Nous en avons parlé avec les joueurs : ils disent que nous ne sommes pas une équipe qui peut rivaliser sur le plan physique. C’est notre match le plus catastrophique depuis mon arrivée. Si on rate les passes, les centres, les buts, je l’accepte. Mais je ne peux pas sortir du match en ayant vu quelqu’un refuser le ballon. Le football, c’est une question de ballon, sinon vous vous trompez de métier. C’est ce qui m’a fait mal. Je prépare tous les matches de la même manière, à domicile ou à l’extérieur. Vouloir le ballon n’est pas négociable.
Cela peut aussi être provoqué par l’adversaire…
Ils ont pressé trois, nous avions la ligne de quatre défenseurs, le gardien et le milieu défensif… J’espère que notre rencontre avec les joueurs amènera un changement de personnalité. J’étais dur. Et pourtant, sur le plan physique, nous avons joué notre meilleur match de la saison. 127 sprints. En moyenne, nous sommes autour de 105-108. Les joueurs le voulaient. Mais en termes de manière, cela nous a complètement manqué. Je pense que c’était un accident.
Le président Gérard Lopez est venu parler aux joueurs…
Le président a transmis son message et donné son ressenti personnel. C’est le propriétaire et le président, il donne un style de message différent du mien. Ce qui me préoccupe, c’est le terrain et le vestiaire. Tout le reste, les finances et autres, ne me concerne pas. Je ne peux pas contrôler ça. L’objectif reste de gagner le prochain match et de s’y préparer du mieux possible. Nous ne pouvons pas penser à ce qui se passera en mai. Je ne veux pas perdre de temps.
Vous serez privé de Danylo Ignatenko, l’un de vos meilleurs joueurs cette saison. Comment compenser son absence devant la défense ?
Nous avons quatre options (NDLR : Sissokho, Biumla, Diaz, Cassubie).
Vous avez nommé Yohann Cassubie vice-capitaine, mais il joue très peu. Vous a-t-il déçu ?
Je dis toujours aux joueurs que s’ils travaillent bien, ils sont une option. Mais je ne suis le père de personne. Ces dernières semaines, il travaille mieux mais… cela dépend aussi de vous. 90% des joueurs se placent dans le onze de départ.
Attendez-vous plus de vos dirigeants ?
Concrètement non, car je sais ce qu’ils font pour l’équipe. Ils affichent le caractère que j’attends d’eux, ils font le travail que j’attends d’eux sur et en dehors du terrain. Mais peut-être que nous manquons un peu de joueurs comme ça dans l’équipe.
Quelle sera la clé contre le Paris FC ?
