TÉMOIGNAGES. « Rien que de voir sa photo me dégoûte », l’importance des psychologues dans les commissariats

Depuis près de 20 ans, des psychologues reçoivent et écoutent des victimes de violences lors de consultations gratuites dans les commissariats. Un nouveau documentaire dévoile des histoires marquantes, à voir jeudi 28 mars sur France 3 Hauts-de-France.

Anne est psychologue au commissariat d’Amiens depuis une quinzaine d’années. Toute la journée, elle reçoit des victimes ou des proches, qui viennent raconter leur histoire ou porter plainte. Pour elle, les travaux de réparation commencent dès le premier entretien. Car ici, au commissariat, l’intime et le judiciaire s’effectuent conjointement et le suivi psychologique est simultané au traitement judiciaire.

j’ai des cauchemars [souffle] et ça me traumatise toute la journée après. Je me réveille en sueur. C’est… Je vois des scènes qui me restent toute la journée après. Je revis tout ce qu’il m’a fait subir. Je voulais te poser la question et t’en parler, est-ce normal ?

Cécile à Anne, psychologue au commissariat d’Amiens

Le cap a été fixé par la loi sur la sécurité au quotidien, votée en novembre 2001, juste après les attentats du 11 septembre. Désormais, la police doit mieux prendre en charge les victimes, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les trafics, les nuisances sociales et les incivilités. Les pratiques progressent et l’écoute s’améliore.

Au commissariat de Roubaix, un « pôle santé » a été créé en septembre 2021 pour accompagner les victimes, composé d’un psychologue, d’une assistante sociale et d’un avocat.

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Il me dégoûte. Dès que je vois sa photo ça… me dégoûte… Et pourtant c’est quelqu’un que tu as aimé [la psychologue]. Oui c’est ça ! C’est quand même sérieux, non ?

Cécile à Anne, psychologue au commissariat d’Amiens

Depuis 2006, le ministère de l’Intérieur a affecté des psychologues dans les commissariats de police pour apporter une prise en charge psychologique aux personnes. Ce dispositif s’est rapidement concentré sur l’accueil des victimes de violences conjugales, même si, dans les textes, l’écoute mise en place concerne les conflits intra-familiaux, les agressions et menaces, le harcèlement, les problèmes affectifs. voisinage ou des vols et cambriolages. Ce service est ouvert et gratuit et s’adresse à toutes personnes, victimes, proches d’une victime ou témoins de violences et d’agressions.

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Il n’est pas nécessaire qu’une procédure soit déjà ouverte. L’écoute se fait aussi bien en amont qu’après le dépôt d’une plainte ou d’une main courante. Cette écoute ouverte permet aux personnes de raconter leurs expériences, leurs ressentis et de pointer les problèmes qui en découlent. Les psychologues peuvent ainsi évaluer rapidement le besoin de soutien et orienter les témoins vers les structures appropriées. Les personnes ou leurs proches concernés peuvent également s’adresser à des psychologues de la police.

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En novembre 2023, la commissariat d’Amiens a mis en place une expérimentation : faire intervenir un psychologue issu de la garde à vue auprès des auteurs de violences conjugales, dans le but de contribuer à prévenir la récidive. L’objectif immédiat est de faire prendre conscience à l’auteur des violences de la gravité de ses actes.

Un nouveau documentaire à voir jeudi 28 mars à 23h05 sur France 3 Hauts-de-France et dans replay pendant 30 jours sur france.tv

Réalisateur : Hélène Trigueros
Production : Slow Production, Pictanovo et France Télévisions

Si vous êtes victime de violence conjugale, vous pouvez appeler gratuitement et anonymement 3919 (24h/24 et 7j/7)
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