Visites d’Ehpad, animaux de compagnie, lutte contre les maltraitances… Que contient le texte sur le « bien vieillir » adopté par le Parlement ? – .

Visites d’Ehpad, animaux de compagnie, lutte contre les maltraitances… Que contient le texte sur le « bien vieillir » adopté par le Parlement ? – .
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Un projet de loi a été définitivement approuvé par le Sénat mercredi. Malgré des avancées concrètes, il est jugé insuffisant par les élus de tous bords, qui réclament un projet de loi plus ambitieux.

Un petit pas en attendant un texte majeur ? Le Sénat a définitivement adopté le projet de loi sur le « bien vieillir », mercredi 27 mars, une semaine après le feu vert de l’Assemblée nationale. Cette compilation de mesures, fruit d’un compromis entre sénateurs et députés sur la base d’un texte déposé par le camp présidentiel, vise à « bâtir la société du vieillissement en bonne santé et de l’autonomie ». Derrière ce titre se cachent des dispositions louées pour leur utilité, mais critiquées pour leur portée limitée. « Même s’il comporte des avancées intéressantes, ce texte ne peut se substituer à une stratégie globale proposée par le gouvernement. » a résumé le sénateur LR Philippe Mouiller, plaidant, comme tant d’autres élus, pour un projet de loi sur la vieillesse.

« Nous souhaitons tous une réforme ambitieuse pour relever le défi du vieillissement »» a convenu la députée Renaissance Annie Vidal, tout en défendant son modeste projet de loi mais “pragmatique”. Pressé d’agir, le gouvernement s’est jusqu’ici contenté de soutenir l’initiative et d’inclure plusieurs des mesures dans son plan de lutte contre les abus dévoilé lundi. Franceinfo vous présente le contenu de ce texte.

Droits de visite garantis dans les hôpitaux et les maisons de retraite

Après le traumatisme vécu par de nombreuses familles pendant la crise du Covid-19, la loi protégera le droit de recevoir des visiteurs “chaque jour” dans les établissements de santé, ainsi que dans les lieux accueillant des personnes âgées, handicapées ou souffrant de pathologies chroniques. Cette disposition était jusqu’à présent une simple réglementation.

« En inscrivant ce droit dans la loi, nous lui donnons plus de force. »

Annie Vidal, députée Renaissance et co-rapporteuse du projet de loi

sur franceinfo

Une visite ne peut être refusée “uniquement si cela constitue une menace pour l’ordre public” Ou “une menace pour la santé du résident” et celui des autres membres de l’établissement. En revanche, pour les personnes “en fin de vie” Ou « dont l’état nécessite des soins palliatifs »le droit de visite sera inconditionnel, y compris en cas de nouvelle pandémie.

Une possibilité d’accueillir des animaux de compagnie

Les établissements pour personnes âgées doivent garantir à leurs résidents « le droit d’accueillir leurs animaux de compagnie ». Leurs propriétaires doivent toutefois pouvoir« assurer leurs besoins » dans de bonnes conditions d’hygiène et de sécurité.

Un arrêté ministériel doit encore définir la liste des catégories d’animaux domestiques pouvant être admises, ainsi que leur taille maximale. Chaque Ehpad peut s’opposer à cette mesure, en cas de refus exprimé au sein du conseil de vie sociale, où sont représentés les résidents et le personnel de l’établissement.

Un organisme départemental de signalement des maltraitances

Le texte établit dans chaque département « une unité chargée de recueillir, de suivre et de traiter les signalements de maltraitance » envers les adultes vulnérables. Toute victime ou témoin peut la contacter, notamment via le numéro unique déjà existant, le 39 77.

Nouveauté notable : les personnes soumises au secret professionnel (soignants, notaires, banquiers…) pourront alerter la cellule sans s’exposer à des procédures disciplinaires. Outre sa fonction de centralisation des signalements, l’organisme piloté par l’agence régionale de santé sera chargé de transférer les dossiers à l’autorité compétente et de superviser la réponse à chaque alerte.

Vérifications renforcées des antécédents du personnel

Il sera interdit à tous les professionnels des services à la personne, y compris les aides à domicile, d’exercer en cas de condamnation définitive pour un crime ou un délit. Cette règle élargit une mesure déjà appliquée dans les Ehpad et dans divers établissements et services sociaux et médico-sociaux.

Les responsables de structures peuvent également être informés d’autres faits qui ne figurent pas au casier judiciaire de leur personnel, comme par exemple une mise en examen ou une condamnation contestée en appel.

“L’objectif est d’éviter qu’un violeur continue à travailler pendant plusieurs années auprès de personnes vulnérables en attendant le jugement final.”

Annie Vidal

sur franceinfo

« Les employeurs pourront ainsi prendre des mesures pour éloigner la personne concernée, notamment en l’affectant à un poste ne nécessitant pas de contact avec le public », explique le député. Pour Annie Vidal, cela permet de répondre à un équilibre délicat entre le principe de présomption d’innocence et le principe de précaution. Dans certains cas, la révocation peut aller jusqu’au licenciement.

Une carte professionnelle pour les travailleurs à domicile

Les professionnels travaillant au sein d’établissements pour personnes âgées et handicapées se verront remettre une carte professionnelle, qui pourra leur offrir certaines “installations”par exemple en termes de stationnement. « Cette forme de reconnaissance aura essentiellement une portée symbolique »a toutefois reconnu la sénatrice UDI Jocelyne Guidez, co-rapporteuse du projet de loi.

Les conditions de travail pourraient également être améliorées grâce à l’expérimentation dans certains départements de financements forfaitaires des services d’autonomie à domicile fournis. Ces dernières sont actuellement régies par une logique de taux horaires.

Un guichet unique pour l’autonomie dans chaque département

Le texte prévoit la création d’un service départemental de l’autonomie. Il va devoir “faciliter” les démarches des personnes âgées, des personnes handicapées et des soignants, « en garantissant que les services et les aides dont ils bénéficient sont coordonnés, que la continuité de leur parcours est assurée et que les soins à domicile sont soutenus, dans le respect de leurs volontés et en réponse à leurs besoins ».

Surveillance renforcée des personnes âgées ou isolées

Les maires se verront confier la mission de recueillir, sous conditions, l’identité des personnes âgées ou handicapées qui bénéficient d’avantages financiers ou qui sollicitent certains services sociaux, médico-sociaux et de santé. Le registre créé leur permettra de« organiser des contacts périodiques » auprès de ce public, notamment en cas d’alerte canicule, mais aussi « proposer à ces personnes des actions visant à lutter contre l’isolement social »une situation parfois propice aux abus.

Pour aider les personnes âgées à détecter et réagir aux premiers signes de dépendance, des rendez-vous seront proposés dès 60 ans dans le cadre d’un programme « Programme de détection précoce et de prévention de la perte d’autonomie ». Le projet de loi adopté par le Parlement entérine enfin la création, dans chaque département, d’équipes locales d’appui aux aides techniques. Déjà testés dans plusieurs domaines, ceux-ci aident les gens à choisir et à utiliser leur fauteuil roulant, leur ascenseur ou leur appareil auditif, ainsi qu’à aménager leur logement en fonction de leurs besoins.

 
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