Le travail d’un journaliste sur les abus policiers à Val-d’Or remis en question

Le travail d’un journaliste sur les abus policiers à Val-d’Or remis en question
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Le travail de la journaliste de Radio-Canada Josée Dupuis a été remis en question mardi par l’avocat des 42 policiers de la Sûreté du Québec (SQ) à Val-d’Or qui l’a contre-interrogée toute la journée. Ils ont intenté une action en diffamation pour plus de 3 millions de dollars après la diffusion d’un reportage de l’émission en 2015. Enquête dénonçant les abus policiers envers les femmes autochtones.

La police réclame des dommages-intérêts moraux et punitifs pour le préjudice qu’elle affirme avoir subi, tant personnellement que professionnellement. Le rapport a porté atteinte à leur réputation, soulignent-ils.

Le juge Babak Barin préside le procès qui a débuté le 5 février au palais de justice de Montréal.

Dans ce reportage intitulé « Abus de la SQ : les femmes brisent le silence », des Autochtones de l’Abitibi racontent avoir subi des intimidations et des agressions sexuelles de la part de policiers de la SQ. Certains réclamaient des faveurs sexuelles, notamment une fellation, et d’autres les abandonnaient sur des routes désertes, dont le fameux « chemin de l’aéroport », aussi appelé « chemin des filles ». Ce comportement répréhensible fait référence aux « cures géographiques » effectuées par des policiers et qui ont été décrites dans le rapport comme une pratique consistant à emmener les femmes loin dans les bois pour se dégriser, mettant ainsi leur sécurité en danger.

Radio-Canada soutient que l’enquête, qui a remporté plusieurs prix, a été menée dans les règles de l’art et qu’elle était certainement d’intérêt public.

La police ne partage pas cet avis et soutient dans son action en dommages et intérêts que le rapport est « partial et trompeur ». Certains ont été suspendus après la diffusion du reportage, mais aucune accusation pénale n’a été retenue contre eux.

Mardi, Josée Dupuis affirmait avec assurance que le rapport n’était pas basé sur des rumeurs, mais sur des faits. Tout a été corroboré par plus d’une Source et de multiples témoignages, a-t-elle réitéré, après l’avoir détaillé lors de sa déposition jeudi.

L’« accumulation » de témoignages – qui pointaient vers les mêmes lieux et les mêmes comportements des policiers – a suffi à rendre ces femmes crédibles.

A travers ses questions, l’avocat de la police, Me Marco Gaggino laisse notamment entendre que les femmes interrogées ont rapporté ce que d’autres ont vécu, et non ce qui leur est arrivé personnellement. Il a demandé à plusieurs reprises à la journaliste pourquoi elle n’avait pas posé certaines questions susceptibles de vérifier la crédibilité des femmes et leur version des faits.

Il a également demandé si l’alcool pouvait avoir un impact sur la mémoire ou la perception d’un événement.

Ce à quoi la journaliste a calmement rétorqué que les femmes qu’elle a interviewées étaient « meurtries, aux prises avec des problèmes », mais que même si elles étaient en état d’ébriété au moment des événements qu’elles rapportaient, « cela ne veut pas dire qu’elles ne sont pas crédibles. »

Ils sont capables de signaler une agression, insiste-t-elle : « C’est quelque chose qui se démarque. »

Mmoi Dupuis, journaliste depuis plus de 40 ans, a expliqué comment elle évalue la crédibilité. Et “Je ne le prends pas comme espèces quoi que la personne me dise. »

Le procès est prévu jusqu’au 10 mai. Le contre-interrogatoire du journaliste se poursuit jeudi.

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