Oppenheimer (Canal+) – Comment Christopher Nolan a recréé une explosion nucléaire sans effets numériques

Oppenheimer (Canal+) – Comment Christopher Nolan a recréé une explosion nucléaire sans effets numériques
Descriptive text here

Comme c’est souvent le cas à Hollywood, tout a commencé par un livre. Il y a presque dix ans, Christopher Nolan dévorait Robert Oppenheimer : Triomphe et tragédie d’un génie, de Kai Bird et Martin J. Sherwin, biographie édifiante du « père de la bombe atomique », récompensée par un prix Pulitzer. Le réalisateur anglais a depuis longtemps envie de porter au cinéma la vie de cet homme hors du commun, et le sujet du livre fait écho à ses interrogations : que se passait-il dans la tête de l’inventeur de l’arme la plus destructrice jamais développée ? Un mystère à percer. “ Je voulais décrire ce qu’il a pu ressentir lorsqu’il faisait face aux conséquences de ses actes », explique le cinéaste. Qu’on le veuille ou non, Robert Oppenheimer est la personne la plus importante qui ait jamais vécu. Cela a façonné le monde dans lequel nous vivons, pour le meilleur et pour le pire. Et il faut se plonger dans son parcours pour le croire. » Il ne restait plus qu’à le mettre en images.

LE PUZZLE DES EXPLOSIONS

A partir d’un scénario qui défie toutes les règles scénaristiques – car écrit à la première personne, du point de vue d’Oppenheimer – Nolan imagine un grand film mental sur l’éthique scientifique et la culpabilité, mais aussi une reconstitution minutieuse de l’époque. Tout le monde connaît l’histoire : en 1942, les nazis développèrent l’arme nucléaire et les États-Unis devaient absolument les battre dans cette course folle. A la tête du (très secret) projet Manhattan, le physicien Robert Oppenheimer, à qui Cillian Murphy prête ses traits tirés. “ C’est beaucoup de pression. Le rôle était complexe, contradictoire et tellement emblématique, confie l’acteur irlandais. Mais j’étais en confiance : je travaillais avec l’un des plus grands réalisateurs de tous les temps. » Lors du tournage au Nouveau-Mexique (les plans intérieurs sont réalisés à Los Alamos, dans les bâtiments construits pour le Manhattan Project), Murphy ne fait plus qu’un avec Oppenheimer. Sa silhouette s’amincit à mesure qu’il oublie de manger et fume cigarette sur cigarette.

À l’écran, le personnage est dépassé par l’ampleur de sa propre création : et si l’explosion de la bombe A ne s’arrêtait jamais, au point de détruire l’univers entier ? En coulisses, Christopher Nolan n’en est pas moins inquiet. Il refuse que cette explosion, moment crucial du film, soit truquée numériquement. Alors, comment reproduire le bruit et la fureur provoqués par la fission de l’atome ? La formule idéale a finalement été trouvée : un mélange de TNT, de poudre noire, d’essence, de magnésium et de poudre d’aluminium, qui a provoqué une explosion à plus de 60 mètres de hauteur. Le tout filmé de près (au moins, le plus près possible) pour renforcer l’échelle. Résultat : une séquence de pur étonnement, comme hors du temps. C’est exactement ce qu’envisageait Nolan : «Ça n’aurait pas dû être agréable à regarder. Nous ne pouvions pas nous sentir à l’aise devant ce spectacle. Il fallait que ce soit magnifique et menaçant à la fois. »

Oppenheimer, vendredi 22 mars à 21h10 sur Canal+

FRANCIS LÉGER

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV l’idée ne plaît pas à tous les Italiens
NEXT Présentation de notre nouvel échantillon de forage, « Glasgow ! » – .