Un petit pas pour Vladimir Poutine, un grand pas pour la fraude électorale. Le 17 mars, le chef du Kremlin a remporté l’élection présidentielle avec 87,28 % des voix selon la commission électorale russe, entamant ainsi un cinquième mandat à la tête de la Fédération. Si ce dernier scrutin s’est sans surprise soldé par une victoire écrasante, cette fois-ci le nombre de votes frauduleux semble avoir connu une hausse sans précédent. Certains pointent des écarts gigantesques entre les votes attendus et les données des autorités : pour le site d’investigation Meduza, près de 22 millions de bulletins de vote ont été falsifiés, tandis que ce chiffre s’élève à plus de 31 millions pour le média Novaya Gazeta.
Ces observateurs indépendants ont construit leur analyse à partir d’un procédé mathématique destiné à quantifier la fraude électorale, la « méthode Shpilkin », du nom du statisticien russe qui l’a créée. Autrefois récompensé pour ses travaux de recherches électorales par l’ONG Liberal Mission, Sergueï Chpilkine s’est attiré les foudres du Kremlin et figure sur la liste des « agents étrangers » hostiles au régime. Mais en quoi consiste exactement cette méthode ?