« Vous appelez cela une mini-tornade, mais pour nous, ce n’est qu’une tornade, même si elle n’atteint pas la magnitude de celles qui traversent les États-Unis. » Francis Morisset, météorologue prévisionniste, après analyse des relevés de Météo-France effectués dans l’après-midi…
« Vous appelez cela une mini-tornade, mais pour nous, ce n’est qu’une tornade, même si elle n’atteint pas la magnitude de celles qui traversent les États-Unis. » Francis Morisset, météorologue prévisionniste, après avoir analysé les relevés de Météo-France effectués dans l’après-midi du mardi 5 mars, n’est guère surpris par le phénomène soudain qui a traversé Villeneuve-sur-Lot. « En effet, nous avons remarqué l’apparition d’une super cellule orageuse en fin d’après-midi, qui s’est déplacée sur quelques dizaines de kilomètres à vol d’oiseau. »
Quittant le secteur de Castelnaud-de-Gratecambe et Pailloles vers 16h10, il a ensuite tracé sa route vers Pinel-Hauterive, Casseneuil, Villeneuve-sur-Lot, Hautefage-la-Tour, pour terminer sa route à Bourg- dé-Visa à 17h10
Impact du réchauffement
Cette super cellule orageuse est née d’un grand écart de températures entre l’atmosphère à hauteur des yeux et celle à hauteur des nuages ”de 12 au niveau du sol à -34 degrés à 5 000 mètres d’altitude”, précise Francis Morisset. Ce grand différentiel a créé de puissants courants ascendants et descendants, générant une forte électricité orageuse. C’est pour libérer cet excès d’énergie qu’une tornade s’est formée sur quelques centaines de mètres autour de Myre-Mory et de la région de Rooy.
Cet après-midi-là, le phénomène, impossible à localiser à l’avance, a apporté des vents de plus de 110 km/h. « Ce type d’événement météorologique va devenir de plus en plus fréquent avec le réchauffement climatique. Miradou (32 ans) a vécu la même chose en juin dernier», ajoute Francis Morisset.
En effet, en ce mois de mars 2024, « un courant d’air froid venant du Groenland et chargé d’humidité traversant l’océan est arrivé au-dessus de l’Europe occidentale, explique Jean-François Berthoumieux, directeur de l’Association climatologique de Moyenne-Garonne. En soi, cela n’a rien d’exceptionnel en ce mois de mars qui est traditionnellement celui des averses. Mais auparavant, on ne rencontrait pas de températures aussi élevées dans les couches inférieures. »