Le trottoir particulièrement lourd pourrait être très indigeste pour les responsables de l’entreprise Wama Beef, notamment ceux qui dirigent l’abattoir de Ciney. Pour une série de manquements en matière de traçabilité des viandes ou de conformité des équipements, à la suite de différents contrôles effectués entre 2018 et 2021, le parquet requiert en effet des amendes qui, au cumul, atteignent un montant de 320 000 €.
Depuis plusieurs années, l’Afsca effectue de nombreuses visites dans les installations de l’abattoir de Ciney.
Les inspecteurs ont constaté que toutes les règles d’hygiène n’étaient pas respectées. “Dans certains cas, ils ont également constaté des absences d’indications en termes de traçabilité”, rappelle Stéphane Herbays, pour le procureur du roi. Le substitut revient également sur les conclusions de l’agence de sécurité alimentaire concernant le système de refroidissement qui n’était pas suffisamment efficace pour réguler les températures là où transitaient les carcasses.
Pour le procureur de la République, tous ces manquements peuvent être regroupés en quatre dossiers. A chaque fois, une amende de 80 000 € est requise par le parquet. On arrive donc à un montant total de 320 000 €.
Me Michael Donatangelo, pour la défense, veut faire simple et efficace. Techniquement, les infractions ne sont pas contestées. “Dans ce dossier, il y avait beaucoup de papiers, il y aura moins de bla-bla”, glisse le conseil d’administration de la société Wama Beef et ses dirigeants.
“On cherchait la petite bête”
Mais lorsqu’il s’agit de déterminer la hauteur de la peine, le défenseur souhaite tout de même apporter un peu de contexte. “Entre le vétérinaire de l’Afsca qui effectuait les différents contrôles et mes clients, il n’y avait aucun lien”, résume Me Donatangelo. L’avocat précise que l’inspecteur avait l’art de « cheveux fourchus ».
« Dans un abattoir, il y a une présence constante des agents de l’Afsca et avec eux, ça s’est bien passé. Mais des tensions sont apparues lors de ces nombreuses visites extérieures.» poursuit l’avocat de la défense.
L’avocat souligne également que l’abattoir fonctionne avec 48 ouvriers et une vingtaine de sous-traitants. “Certains sont plus ou moins consciencieux” conseille. Mais les responsabilités finales pèsent sur les mêmes épaules. L’avocat explique en outre qu’à la tête de l’entreprise, il y a eu une transmission entre les générations. De nouveaux investissements ont été réalisés pour assurer le plein respect des normes de l’industrie. Bref, on démarre bien.
Me Donatangelo demande donc un sursis pour ses clients qui n’ont pas de casier judiciaire. Avec une telle mesure, la facture serait tout de suite plus légère et plus digeste. A condition de ne pas retomber dans de nouvelles erreurs.
Est-ce aussi le chemin que prendra la juge Chantal Bourgeois ? Réponse le 13 novembre, date du jugement.