Macron transforme une majorité relative en minorité absolue – .

Macron transforme une majorité relative en minorité absolue – .
Macron transforme une majorité relative en minorité absolue – .

LLa toute première leçon de ce premier tour d’élections législatives anticipées est facile à tirer. Tel un roi Midas à l’envers, en prenant la décision périlleuse et solitaire de dissoudre l’Assemblée nationale le 9 juin, Emmanuel Macron a transformé une majorité relative en minorité absolue. Et il passera les trois dernières années de son mandat à cohabiter avec un Premier ministre qui, au vu des résultats, est plus susceptible d’être issu du Rassemblement national, Jordan Bardella, que du Nouveau Front populaire. Sacrifié au soir d’élections européennes calamiteuses pour son camp, Gabriel Attal ne sera donc resté que cinq mois à Matignon.

Fêté dans ses certitudes aveugles, Emmanuel Macron a assuré que les sondages se tromperaient sur les élections européennes, on a vu le résultat. Isolé à l’Élysée avec une poignée de conseillers qui n’ont jamais vu un électeur de leur vie, il se dit une nouvelle fois convaincu que, face au risque de chaos et sans doute à un mois des Jeux olympiques, l’intelligence de ses concitoyens donnez-lui de l’oxygène pour la fin de son bail. Encore raté. Le bloc macroniste a certes fait mieux que les européennes mais termine sur la troisième marche du podium, loin du RN et de l’union de la gauche.

La RN bénéficie également de la participation

La participation, en forte hausse grâce aux électeurs venus et à ceux qui ont quitté une procuration (plus de 2 millions), a donc profité à l’ancienne majorité, mais tant pis pour ceux qui pensaient que l’élan civique ne se produirait que chez les opposants à l’extrême droite. . Le parti Le Pen profite aussi, et pas qu’un peu, de ce regain d’appétit pour les isoloirs. Le 9 juin, la liste Bardella totalisait plus de 7,76 millions de voix. Le 30 juin, 11,5 millions de bulletins placent le RN en tête des suffrages. C’est aussi 4 millions de voix de plus que Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2022. La dynamique est du côté du RN. Indéniablement. Pour le long terme. Victime collatérale, Reconquête !, d’Éric Zemmour, qui aura le temps d’écrire un nouveau livre.

Le parti Le Pen profite aussi, et pas qu’un peu, de ce regain d’appétit électoral.

Adversaires irréductibles sur le terrain, Insoumis et lépénistes sont d’accord sur un point : Emmanuel Macron a essuyé une lourde défaite et, contrairement à Jacques Chirac qui, lui aussi, avait complètement raté son pari de dissolution, il n’aura pas la possibilité de se rattraper en 2027. Un chant du cygne pour un Président qui voulait dynamiter les vieux partis politiques et qui faisait exploser sa grenade électorale dans ses mains. Ses trois dernières années seront plombées par les poids lourds de la Macronie (Édouard Philippe, Gérald Darmanin ou Gabriel Attal) qui n’ont aucun intérêt à rester à ses côtés et doivent préparer l’avenir dès ce lundi.

Attal plus clair que Macron

Place désormais au deuxième tour. Entouré du numéro 2 des Insoumis, Manuel Bompard, et de l’eurodéputé Rima Hassan dans un keffieh palestinien (assez symbolique), Jean-Luc Mélenchon a assuré que ses candidats arrivés en troisième position se retireraient si le RN était en tête. Les autres partis de gauche ont également appelé au retrait des républicains, y compris des représentants de la gauche inconciliable avec LFI comme Bernard Cazeneuve. Car, ce dimanche soir, la domination du RN n’est plus virtuelle, elle est réelle. C’est quantifié.

Les Républicains (chaîne historique) restent sur un ni-ni mais la tête de liste pour les élections européennes, François-Xavier Bellamy, désigne « l’extrême gauche comme le principal danger ». Possible préambule à un ralliement au RN, selon l’ancien ministre chiraquien Dominique Bussereau.

La déclaration la plus attendue était bien sûr celle d’Emmanuel Macron qui a fait sensation en allant voter au Touquet en tenue « Top Gun » (veste, casquette et lunettes noires) et en appelant à « un grand rassemblement clairement démocratique et républicain » mais son futur ex-Premier ministre Gabriel Attal a été plus clair en affirmant que « pas une seule voix ne doit aller au RN et à son projet désastreux ». Le ministre Roland Lescure, membre de l’aile gauche de Renaissance, n’a pas non plus fait la fine bouche entre LFI et le reste du Nouveau Front populaire. Dans la Somme, la candidate macroniste va même jusqu’à se retirer au profit de François Ruffin, il est vrai qu’elle est plus présentable depuis sa rupture avec Jean-Luc Mélenchon.

Preuve évidente que les instructions d’en haut ne compteront pas pour les candidats en voie de démacronisation. Sur le papier, le record triangulaire pourrait être battu avec plus de 300. Il faudra attendre mardi, 18 heures, pour connaître le nombre exact et vérifier la solidité du barrage prévu par les macronistes.

 
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