LAS VEGAS- Plus les choix étaient faits, plus Justin Poirier tapait du pied avec impatience sur son banc.
Pas au point qu’il pensait qu’aucune équipe ne lui laisserait sa chance, mais suffisamment pour faire monter son niveau de stress de quelques crans. L’attaquant du Drakkar de Baie-Comeau a finalement entendu son nom résonner dans le Vegas Sphere au 156e rang, vers la fin de la cinquième ronde.
« Je ne pouvais pas attendre et je savais que c’était une question de temps », a-t-il admis lors de sa rencontre avec les médias samedi. Au troisième tour, j’avais l’impression que chaque nom qui sortait pouvait être le mien. Je commençais à y croire. Je savais que ma taille jouerait contre moi et que je pourrais glisser. »
Tout le monde s’attendait à cette éventualité. Les signaux avaient été assez clairs au cours de la saison.
Malgré le fait que Poirier a mené tous les marqueurs de la LHJMQ en atteignant la cible 51 fois au cours de la saison et 18 fois en séries éliminatoires, il n’a pas été invité au match des meilleurs espoirs de la Ligue canadienne et a également été ignoré sur la liste d’invitation pour la séance d’évaluation des joueurs.
Au cœur du problème se trouve son gabarit de 5 pieds 8 pouces. Certains observateurs ont également des doutes sur son patinage et son engagement sur le côté défensif du jeu. Mais il peut toujours l’insérer. C’est indéniable.
« Avec la saison et les séries éliminatoires que j’ai eues, je pensais avoir prouvé que je pouvais être repêché vers le troisième tour », a-t-il déclaré. « L’important, c’est que les Hurricanes aient cru en moi. Ma mission sera de prouver aux autres qu’ils ont eu tort de me laisser aller aussi loin.
« J’ai traversé beaucoup d’adversité cette saison. Je m’attendais à vivre la même chose ici. Il s’est passé tellement de choses qui m’ont motivé. J’ai mis le maillot de l’équipe. C’était mon objectif en venant ici. »
Avant de pouvoir enfin descendre au repêchage pour enfiler le chandail noir des Hurricanes, Poirier a eu droit à quelques poussées d’adrénaline. Il est le troisième des quatre joueurs du Drakkar à trouver un acheteur.
Avant son tour, la phrase « De Baie-Comeau, dans la LHJMQ… » a été prononcée pour le défenseur Alexis Bernier (Kraken), au troisième tour, et pour l’attaquant Raoul Boilard (Rangers), au quatrième. Le Tchèque Matyas Melovsky (Devils) complète le quatuor, 15 rangs après Poirier.
“Pour être honnête, la déception a été minime lorsque j’ai réalisé que ce n’était pas mon nom”, a déclaré le petit attaquant. J’étais très heureux pour mes coéquipiers et je me levais à chaque fois pour les féliciter. Je savais qu’ils étaient classés devant moi, donc je m’y attendais un peu. Je suis fiere d’eux. »
De frères à rivaux ?
Le tireur d’élite a toutefois admis qu’il se sentait un peu déçu à chaque fois que les Flames de Calgary prenaient la parole sans le sélectionner. C’est parce que son frère Jérémie est un choix de troisième ronde de l’organisation et que les deux espéraient finalement se retrouver au même endroit.
L’équipe de l’Alberta a même pris la parole seulement six rangées avant que les Hurricanes ne jettent leur dévolu sur le plus jeune des deux frères.
« Depuis que nous sommes jeunes, nous n’avons jamais eu la chance de jouer ensemble à cause de notre différence d’âge, explique Poirier. Nous avons toujours été plus que des frères, c’est difficile à décrire. Notre rêve était d’être ensemble. Là, peut-être que nous nous affronterons un jour. En espérant que nous ne nous battrons pas. »
«Nous nous sommes assis côte à côte et, lorsque les Flames avaient le choix, nous nous sommes accrochés au bord de notre banc en espérant que cela se produise», a ajouté l’aîné. Cela ne s’est pas produit et ce n’est pas grave. Je suis très heureux qu’il ait trouvé une équipe qui le voulait. »
Après tout ce que Poirier a vécu au cours des derniers mois, c’est tout ce qui compte.
