(Bloomberg) — Le ministre mexicain des Finances a rencontré des investisseurs à Londres cette semaine pour les rassurer sur le fait que la présidente élue Claudia Sheinbaum modérera l’impact d’une refonte judiciaire prévue et atteindra son objectif de réduction du déficit, selon des personnes au courant des discussions.
Le gouvernement veillera à ce que l’application de sa proposition concernant le système judiciaire, par le biais des lois secondaires nécessaires à la mise en œuvre des changements, soit judicieuse, a déclaré Rogelio Ramirez de la O lors des réunions qui se sont tenues avec de petits groupes d’investisseurs dans un hôtel de Londres. M. Ramirez a réitéré l’objectif du Mexique de réduire le déficit d’ici 2025 à environ 3% du produit intérieur brut, ont déclaré les personnes qui ont requis l’anonymat, les discussions étant privées.
Un porte-parole du ministère des Finances a refusé de commenter.
Après la victoire écrasante inattendue de la coalition au pouvoir au début du mois, le peso mexicain s’est effondré, les actions ont chuté et les rendements obligataires ont grimpé en flèche, dans un contexte de craintes que le bloc n’aille de l’avant avec des propositions constitutionnelles qui pourraient ébranler les institutions du pays. Sheinbaum a soutenu une réforme judiciaire proposée par le président Andres Manuel Lopez Obrador, affirmant qu’elle ferait partie du premier lot de propositions à être débattues par le nouveau Congrès.
Lors des réunions de Londres, Ramirez a déclaré aux investisseurs de ne pas s’inquiéter de la réforme judiciaire, qui vise à élire les juges, y compris ceux de la Cour suprême, par vote populaire, et que la proposition vise à réduire la corruption, ont indiqué les sources.
Il leur a également assuré que Sheinbaum continuerait à soutenir la compagnie pétrolière publique très endettée Petroleos Mexicanos, a déclaré l’une des personnes présentes. Les responsables comprennent que Pemex doit fonctionner d’une manière plus commerciale, a déclaré la personne, ajoutant que le gouvernement s’attend à des améliorations au niveau de l’entreprise.
En ce qui concerne le déficit, Ramirez a déclaré aux investisseurs qu’environ les trois quarts de la réduction du déficit de 5% du PIB à 3% correspondraient à des réductions des dépenses, tandis que le reste peut être réalisé en améliorant la collecte des impôts grâce à des efforts de numérisation qui chercheront à attirer des pans entiers de la vaste économie informelle du Mexique.
Contrairement aux administrations précédentes, où les responsables financiers se précipitaient souvent pour tenir de longs appels avec les investisseurs et organiser des conférences de presse dans des moments de volatilité des devises, Ramirez a opté pour une approche plus retenue.
Il a tenu une conférence téléphonique qui n’a duré que quelques minutes le lendemain de la chute initiale du peso suite aux résultats des élections. Plus récemment, il a fait une brève apparition lors d’une conférence organisée par JP Morgan & Chase la semaine dernière à Mexico, où il n’a pas répondu à des questions.
©2024 Bloomberg LP
