les intentions d’un président en campagne

les intentions d’un président en campagne
les intentions d’un président en campagne

Le chef de l’Etat persiste et signe une lettre adressée aux Français. Il aurait une majorité qui « protège les valeurs de la République, qui gouverne dans le respect et qui a une ambition pour la France ». Il accepte son choix de dissoudre l’Assemblée, décision issue de semaines de réflexion, prise dans l’intérêt du pays.

Une décision liée aussi au désordre au sein de l’Assemblée qui ne peut plus perdurer, avec des oppositions qui auraient renversé le gouvernement à l’automne, et à la défaite de la majorité aux élections européennes.

Il semble penser que ce désordre vient de nulle part, comme un mauvais choix des Français. Rappelons que cela s’appelle tout simplement la démocratie. Anticiper un « un plus grand désordre à venir »le Président de la République a donc décidé de la créer lui-même en dissolvant l’Assemblée.

Il a néanmoins une pensée pour les parlementaires et collaborateurs bouleversés par cette décision ; Il était temps, certains vous diront ! Alors que le Parlement est à l’arrêt et que les partis politiques ne cessent de se déchirer, il se tient droit dans ses bottes, prêt à rester au pouvoir quoi qu’il arrive. La Constitution le permet, les Français ne seront peut-être pas de cet avis.

Surtout, Emmanuel Macron est convaincu d’être le bloc central de la raison, face à l’extrême droite qui “ne propose rien” selon lui mais “va augmenter les impôts des Français” et face à LFI et ses alliés, qu’il ne qualifie pas a priori d’extrême gauche, et qui « refuser la clarté sur la laïcité et l’antisémitisme ».

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Engagement dans la campagne

Ce discours, qui vise évidemment à convaincre de voter pour les candidats de la majorité, n’aura peut-être pas l’effet escompté.

Le rejet du président est tel dans l’opinion publique que ses discours peuvent avoir un effet répulsif

Dans la majorité, on parle de « l’effet Hayer » : un effet étrange qui se manifeste lorsque le président parle et que le candidat perd des points. On ne peut pas attribuer la défaite de la majorité aux élections européennes au seul chef de l’Etat, mais son rejet est tel dans l’opinion publique que ses discours peuvent avoir un effet répulsif.

Il le dit lui-même : « Je sais que, pour beaucoup d’entre vous, cela a été une surprise qui a suscité de l’inquiétude, du rejet, parfois même de la colère à mon égard. Je le comprends et je l’entends. »

Les élections européennes ont été un référendum pour ou contre Emmanuel Macron. Les élections législatives risquent de se dérouler de la même manière.

Macron : un repoussoir pour la majorité ?

Premièrement, ce rejet n’est plus à prouver, et y compris la majorité, nous préférerions que le président parle le moins possible. On se souvient qu’au lendemain de la dissolution, on avait appris que l’Élysée envisageait plusieurs discours par semaine. Une idée vite oubliée face au manque d’enthousiasme de ses propres troupes.

Il suffit de regarder les affiches de campagne pour s’en rendre compte : avoir le Premier ministre en photo oui, les vieilles affiches avec le président à côté du candidat, c’est fini !

Deuxièmement : le chef de l’Etat a voulu monter ce duel contre le Rassemblement National, et comme dans tout duel, il y a un gagnant et un perdant… A partir du moment où la dynamique est lancée pour le RN, le chef de l’Etat et le la majorité ne peut être que des perdants.

Le président et son entourage restent convaincus que la majorité peut remporter ces élections

Dans la majorité comme au gouvernement, tout le monde se prépare à une victoire du parti de Jordan Bardella, pas forcément une majorité absolue, mais au moins une majorité. Tout le monde ? Non à l’Élysée, un petit groupe d’irréductibles macronistes résiste toujours au maléfique RN. Le président et son entourage restent convaincus que la majorité peut remporter ces élections.

Le président reconnaît que son bilan n’est pas parfait. Mais il cite quelques réussites : les 2 millions d’emplois créés, les augmentations de salaires, la protection contre le Covid… Et puis miraculeusement, après sept ans au pouvoir, il déclare : « Je vous ai entendu parler d’insécurité, d’impunité. Sur les vies rendues impossibles par les délinquants, par les récidivistes, par la violence de certains mineurs dans nos villes et villages. »

Donc la fin est « sentiment d’insécurité »Il promet « des réponses beaucoup plus fortes et plus fermes ». Lesquels? Il faudra peut-être attendre la prochaine lettre pour le savoir.

Une déclaration d’un candidat à la présidentielle, plus que celle d’un président en exercice

Cette déclaration ressemble plus à celle d’un candidat à la présidentielle qu’à celle d’un président à mi-chemin de son deuxième mandat.

Il envisage également de changer sa façon de gouverner : « Et puis, je ne suis pas aveugle : je mesure le mal-être démocratique. Cette fracture entre le peuple et ceux qui dirigent le pays que nous n’avons pas réussi à résoudre. Oui, la manière de gouverner doit changer profondément. »

Encore une fois, on peut se demander : comment ? Là aussi, le suspens demeure. De son point de vue, ce changement dans la manière de gouverner serait un gouvernement « qui rassemblera des républicains de sensibilités diverses », un gouvernement d’ouverture comme l’appelait Nicolas Sarkozy. Nous ne sommes donc pas confrontés à un bouleversement majeur. D’un point de vue plus extérieur, il anticipe sans doute une cohabitation souhaitée par toutes les oppositions, et sans doute par les Français.

Sa dernière lettre aux Français avait lancé le grand débat, laissons aux Français le soin de savoir si cela a changé quelque chose dans leur vie.

 
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