Victime d’un violent choc au visage dimanche lors du match Hongrie-Ecosse (1-0), Barnabas Varga (29 ans) est un attaquant très tardif mais remarquable.
Il n’a pas la notoriété de la star de Liverpool Dominik Szoboszlai, mais depuis dimanche, son nom est sur toutes les lèvres. Barnabas Varga (29 ans) a reçu un violent coup au visage lors d’une collision avec le gardien écossais Angus Gunn avant de tomber violemment sur la nuque. Son visage inerte, ses convulsions et les regards inquiets des joueurs à proximité ont semé une vague de panique sur le terrain. L’agresseur a finalement été évacué, conscient, sur une civière et va être opéré de fractures du visage. L’épilogue, pour lui, de son Euro 2024, sa première grande compétition internationale.
Le tournant à 28 ans
Le natif de Szombathely a découvert le haut niveau sur le tard avec une première sélection à 28 ans en mars 2023 contre la Bulgarie. La récompense d’une évolution aussi remarquable qu’inattendue après avoir envisagé d’arrêter le football à 20 ans. Il évolue ensuite dans les rangs du modeste club autrichien d’Eberau en quatrième division locale (2011-2016). Son sens du but (19 en 2014-2015, 16 la saison suivante) lui ouvre les portes de la Bundesliga autrichienne avec le SV Mattersburg où il ne s’est jamais imposé (1 but en 16 matchs en trois saisons). Varga a tenté de se relancer avec le CV Lafnitz en D2 autrichienne (13 buts en 34 matchs en une saison et demie) avant de retrouver la Hongrie, en D2, à Gyirnot. Un tournant.
Ses deux années réussies (12 buts en 2020-2021, 13 en 2021-2022) lui permettent de découvrir la première division hongroise avec le Pkasi FC où il crève l’écran avec 29 buts en 34 matches, le titre de meilleur buteur du championnat ( 26) et ses premières sélections en mars 2023. Son statut a forcément changé et Ferencva Ros, le plus grand club hongrois, a investi 800 000 euros pour le faire venir l’été dernier. Un investissement largement amorti puisque Varga a retrouvé le chemin du but à 29 reprises en 40 matches, pour un nouveau titre de meilleur buteur du championnat (20). Il réalise également des débuts fracassants sur la scène européenne avec neuf inscrits lors des qualifications puis de la phase de poules de la Conference League.
Il empile les buts… et les cartes
En sélection, il n’a pas tardé à marquer, dès sa troisième sélection, pour un ratio d’un but tous les deux matches depuis ses récents débuts (7 buts en 14 sélections). Sur son nuage et sans complexes, il a encore marqué dès son premier match à l’Euro en réduisant l’écart contre la Suisse (3-1) d’une tête plongeante où il a démontré son sens du mouvement. Muet contre l’Allemagne (2-0), il a été averti, ajoutant un carton jaune à son impressionnante collection (11 en club cette saison, 9 en 2022-2023, 8 la précédente).
Longtemps dans l’ombre, Varga franchit, depuis deux ans, chaque pas avec un caractère bien trempé et une aisance déconcertante. Une manière de récompenser la confiance accordée par ses entraîneurs comme Marco Rossi, le sélectionneur hongrois. “Il comprend le jeu, sert bien ses coéquipiers et est un excellent joueur de premier plan”, a déclaré le technicien italien pour justifier sa première sélection en mars 2023. Si la Hongrie passe 8e, c’est désormais la sélection qui jouera pour lui.
