A 75 ans et plus, les tennismen de La Chapelle-Saint-Mesmin et Jargeau accèdent au championnat de France interclubs

Puisqu’ils dominent régulièrement les tours de préparation régionaux (ils ont encore concouru pour le titre cette saison), il est d’usage que le championnat de France seniors+ de Tennis emmène les équipes masculines de Jargeau et de La Chapelle-Saint-Mesmin dans ses pérégrinations hivernales. Jouer au tennis reste pour eux, à 75 ans, parfois un des petits plaisirs de la vie.

La compétition n’est pas seulement un prétexte pour se retrouver « entre amis ». S’il n’y a pas d’âge pour se sentir bien sur un court, il n’y a pas non plus d’âge pour s’énerver face à un coup droit raté, ou un manque de vélocité sur une balle plus rapide qu’une autre. Les sales papys savent aussi jurer, et même jurer ! Nous ne nous refaisons pas ; surtout pas, à 80 ans.

Faute de terrain adéquat, les Gergoliens traverseront la Loire (oh ils n’iront pas loin, jusqu’à Saint-Denis-de-l’Hôtel) en espérant eux aussi passer ce premier tour. Pour ce faire, ils devront battre les Alsaciens de Lampertheim, ce mardi 21 janvier dès 9 heures, au meilleur de deux simples et d’un double, disputés en deux sets et un jeu décisif à 10 points, s’il le faut. «Nous avons nos chances», affirme Luc Rigaudy, le président. « Les gars sont en pleine forme ! »

Les Chapellois, eux, tenteront de revenir de Tarbes avec une victoire, en plus d’un nouveau sac de souvenirs heureux : partis lundi, ils reviendront ce mercredi, après avoir peut-être fait un détour par le tournoi des Petits As ; le championnat du monde des moins de 14 ans. « Ce sont toujours de bons moments. Nous sommes entre amis ! » Xavier Parey, qui « ne joue quasiment qu’en double, c’est moins traumatisant », ne livre aucun des secrets du voyage. Le président (depuis 23 ans) du Tennis Club du Chapellois vient de dire, amusé, qu’« on repart sans les femmes ».

Entraînement une à deux fois par semaine, en double plutôt qu’en simple

Evidemment, le bonheur est autant dans l’après que dans le pendant : dans les moments passés ensemble, sur le terrain et ailleurs. « On se connaît par cœur, poursuit Xavier Parey. « Avec Jacques (Brun) et Lionel (Métout), nous jouons ensemble depuis quarante ans. » Les compositions changent peu. « Dans 75 ans, s’amuse-t-il, les ressources sont assez limitées ! » La preuve : seul de sa catégorie d’âge dans son club de Saran, Jean-Jacques Bouchon va prêter main forte à Jargeau. “Nous avons commencé il y a plus de 65 ans”, reflète Luc Rigaudy, avant de prolonger sa réflexion : “C’est un bel exemple d’amitié et de fidélité au club.” Quand l’heure est plus souvent au zapping, aux disciplines et aux associations…

Les habitudes, chez eux, sont ancrées : à Jargeau, l’entraînement rassemble « une dizaine de joueurs chaque mardi. Les deux plus forts se retrouvent également lundi. En parallèle, ajoute Luc Rigaudy, certains vont à la salle de sport. »

« En fonction des disponibilités de chacun, nous jouons en double une à deux fois par semaine », explique Xavier Parey. » Jacques (Brun, 15/3 il n’y a pas longtemps), s’entraîne deux fois en simple, dont un avec Dominique (Terrier). Et il joue régulièrement au golf. » Le sport, pour tous, c’est la santé. Et jouer, c’est le préserver.