La jeune génération d’Arthur Fils ou de Giovanni Mpetshi Perricard s’annonce prometteuse, mais à Paris-Bercy, Ugo Humbert a rappelé que lui aussi pouvait se mettre en lumière et représenter l’avenir du tennis français, à 26 ans. Finaliste malheureux face à Alexander Zverev, dimanche 3 novembre, le Messin a confirmé sa montée en puissance constatée en début de saison. Mais il devra s’inscrire dans la continuité en 2025, où il sera davantage attendu par ses adversaires.
Il a débuté la saison au 20ème rang mondial et s’est fixé pour objectif d’atteindre le top 10. Un objectif qui l’a fait “cramé” cette saison et avec laquelle il a eu du mal à vivre, a-t-il reconnu en conférence de presse après sa défaite en finale à Bercy. Alors pour 2025, Ugo Humbert ne devrait pas se focaliser sur le classement, qui ne sera cependant pas synonyme d’ambitions modestes.
Avec son jeu offensif et son service gaucher qui gêne ses adversaires, le Français a les moyens de déstabiliser les meilleurs joueurs mondiaux. Ce qu’il fait déjà avec un bilan équilibré face au top 5 (cinq victoires et six défaites), alors qu’il risque de se retrouver plus en difficulté face à des joueurs classés entre la 21e et la 50e place mondiale (36 victoires, 44 défaites).
« Il a beaucoup progressé physiquement et défensivement. Le défi sera d’être un peu plus régulier sur une saison »analyse Arnaud Clément, consultant franceinfo:sport. En 2024, Ugo Humbert avait en effet bien débuté avec un troisième tour à l’Open d’Australie, mais surtout une victoire à l’ATP 250 de Marseille, et à l’ATP 500 de Dubaï, où il a battu Hubert Hurkacz et Daniil Medvedev, deux membres de le Top 10. Mais les attentes nées de ces succès se sont surtout transformées en déceptions au cours des mois suivants, jusqu’à sa finale à l’ATP 500 de Tokyo fin septembre, et donc sa finale à Bercy.
“Je ne suis pas surpris de me voir à ce niveau, d’avoir battu Alcaraz [en huitièmes de finale], avoir été en finale d’un Masters 1000. Je m’en sentais capable. Je fais bien les choses, je travaille sérieusement, je fais tout bien. Je suis juste content que ça ait pris cette semaine mais pas surpris de me voir à ce niveau. Je suis sur la bonne voie »a-t-il savouré à la fin de la finale. Pour lui, la prochaine étape sera de briller en Grand Chelem. “Aujourd’hui, par rapport à ce qu’il nous a montré cette saison, il ne peut pas viser moins d’un quart ou d’une demi-finale en Grand Chelem”assures Arnaud Clément.
Messin n’a jusqu’ici jamais réussi à briser le plafond de verre des huitièmes de finale, atteint à deux reprises à Wimbledon, dont cette année, face à Carlos Alcaraz, futur vainqueur du tournoi. “Sur une surface rapide, il a un jeu déstabilisant pour tout le Monde, et il y a des Grands Chelems avec des surfaces rapides comme l’US Open, Wimbledon, et l’Open d’Australie n’est pas particulièrement lent non plus.notes Arnaud Clément. Mais ce tennis, qu’il est capable de tenir en trois sets, devra aussi se tenir sur cinq sets. Son jeu est tellement précis et précis, avec des balles qui frôlent parfois le filet, qu’une légère baisse du niveau d’énergie, de la précision de son jeu de jambes, lui rendra plus difficile la mise en place de son tennis..
Fin observateur, Alexander Zverev a analysé qu’Ugo Humbert était “un des meilleurs joueurs quand il est agressif, mais il a encore du mal quand il doit défendre”. C’est l’un des axes de progression du Français. « Cet hiver, je suis prêt à travailler très dur physiquement. En termes de tennis, je pense qu’il y a encore beaucoup de progrès à faire. Je mets un peu plus l’accent sur mon jeu vers l’avant, au filet, je pense que cela va m’aider à gagner beaucoup de matches. »a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. L’intégration dans son staff de Fabrice Martin, spécialiste du double et ami d’enfance, va dans ce sens.
Reste désormais la question de la terre battue, la surface sur laquelle il se sent le moins à l’aise. Cette saison, malgré un quart de finale surprenant à Monte-Carlo, qui montre que Messin s’adapte petit à petit, il est une nouvelle fois éliminé dès le premier tour à Roland-Garros, où il n’a remporté qu’un match en six participations en finale. dessiner. “Je n’attends rien sur cette surface, je sais que ce n’est pas celle où mon jeu s’exprime le mieux”noté en avril dans Le Monde celui qui a appris le tennis sur tapis, une surface rapide.
Mais avant de penser à la saison 2025, Ugo Humbert est attendu mardi chez lui à Metz, pour le premier tour de l’Open de Moselle (ATP 250) dont il est le tenant du titre. Désormais 14ème mondial, il sait qu’il sera plus que jamais surveillé. Mais son nouveau classement, s’il le maintient ou l’améliore, pourrait aussi, à l’avenir, lui permettre d’obtenir des tirages plus cléments en tant que tête de série. Un paramètre qui peut changer beaucoup de choses, notamment dans un tournoi du Grand Chelem.