Du fiasco de l’impression textile au succès des imprimeurs alimentaires

Du fiasco de l’impression textile au succès des imprimeurs alimentaires
Du fiasco de l’impression textile au succès des imprimeurs alimentaires

Tout a commencé à Grenoble, ville d’origine des deux fondateurs. En 2015, Loic Bonbaron et David Bertuzzi lancent une marque de vêtements imprimés, équipée d’une imprimante textile importée. Mais l’activité, ciblée sur les quartiers de la ville, ne décolle pas. « L’idée était bonne mais rien n’a suivi, on ne vendait que 3 t-shirts par mois, donc on a mis l’imprimante en vente. À notre grande surprise, il s’est vendu deux fois plus cher que son prix d’achat initial », se souvient Loïc. Cette transaction révèle un potentiel qu’ils n’avaient pas anticipé : fabriquer eux-mêmes des machines pour des marchés spécifiques. Avec l’aide de Renaud Linconstant, technicien autodidacte surnommé leur « Geo Findou », ils se lancent dans la vente d’imprimantes. C’est alors que Renaud a une idée : développer une machine capable d’imprimer sur des aliments.

L’annonce de cette innovation ne reste pas longtemps une théorie. « Dès le samedi suivant, nous étions au Salon de la Pâtisserie, à Paris, avec des flyers à la main, sans même avoir vu l’imprimeur. Elle était en phase de création », raconte Loïc. Leur objectif ? Testez l’intérêt du métier. Les premiers contacts sont enthousiastes, ils décident de concentrer leurs efforts sur cette nouvelle activité.

Créer cette machine est un défi. « Nous avons passé des nuits et des jours à tester, prototyper et réfléchir. Nous voulions une machine parfaite, rapide et précise. En 2017, leur première imprimerie alimentaire est née. Conçue pour répondre aux besoins des pâtissiers et chocolatiers, elle utilise de l’encre alimentaire adaptée à différents supports : macarons, chocolats, crêpes ou encore fromages.

Convince Pierre Hermé: the successful bet

Le véritable tournant intervient lorsqu’un article publié dans « Le Journal du Pâtissier » sur la startup attire l’attention de Pierre Hermé. » Son bras droit nous a appelé en nous expliquant que Pierre Hermé lui avait envoyé l’article avec une question simple : « Pouvez-vous les contacter et les rencontrer ? « Souvenez-vous de David. Quelques jours plus tard, son collaborateur était dans leurs locaux pour une manifestation. Très vite, des maisons de renom comme Ladurée et des groupes hôteliers adoptent leurs machines, séduites par leur capacité à personnaliser leurs créations avec une grande précision.

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Chocolat, macarons, sablés, calissons, crêpes, guimauve, fromages deviennent les piliers de cette nouvelle activité. Aujourd’hui, l’entreprise commercialise trois modèles : le classique, le reconditionné et le Black Edition, ce dernier étant 80 % plus rapide que les versions précédentes. «Nous découvrons chaque jour de nouvelles utilisations de nos machines», explique le chef d’entreprise. Ce matin, j’ai eu au téléphone, une de nos clientes qui imprime sur des savons qu’elle personnalise ! »»

Un succès international et une ambition locale renouvelée

L’expansion internationale prend un tournant inattendu lors d’une soirée où une émission d’enquête diffuse un reportage sur Dubaï. «Nous nous sommes appelés au pub cut avec David. Sans concertation, nous avons eu la même idée : aller présenter notre innovation à Dubaï », se souvient Loïc. Dès le lundi suivant, ils volent avec un engin démonté en trois parties dans leur bagage cabine. Durant la semaine précédente, ils avaient contacté des pâtissiers sur place pour organiser des démonstrations. « Nous sommes revenus avec des commandes… et sans notre machine, qu’un client voulait absolument garder ! Depuis, Dubaï est devenue un marché clé pour Print’Food. Aujourd’hui, 60 % de leur chiffre d’affaires est réalisé à l’étranger, notamment dans les pays du Golfe et aux Etats-Unis.

Malgré ce succès international, Print’food n’oublie pas ses racines. En 2025, l’entreprise prévoit de renforcer sa présence en tout en s’engageant vers une fabrication plus éco-responsable. Avec déjà 500 professionnels formés et un stand attendu au Sirha de Lyon, Print’food continue d’imprimer son empreinte dans l’innovation culinaire.

 
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