L’année du Serpent commence le 29 janvier, jour du Nouvel An chinois. Le reptile sera, cette fois, associé à l’élément bois, associant ainsi la dimension transformatrice du serpent à celle de stabilité et d’expansion du bois. Mais il n’est pas nécessaire d’être un spécialiste de l’art du zodiaque pour aimer les serpents, surtout lorsqu’ils sont en or et en diamants. Parmi les amateurs de ces créations joaillières, l’actrice mexicaine Maria Félix a longtemps régné en maîtresse, grâce à une commande devenue légendaire. L’une des plus grandes collectionneuses de bijoux, elle commande en 1969 à Cartier un collier entièrement articulé, long de 57 centimètres et serti de 2 473 diamants. Dans un registre plus contemporain, Lisa Manobal, l’une des stars du groupe Blackpink, est apparue sur la scène des MTV Awards avec, autour du cou, un collier Bulgari représentant un serpent en or rose et aux yeux émeraude, orné de plus de 15 carats de diamants blancs.
Un vivarium de bijoux
Il faut dire que chez le joaillier romain, il y a tellement de serpents qu’ils ont même une collection qui leur est réservée : la collection Serpenti (au pluriel, en italien). Lancé en 1948, il constitue l’un des vivariums de bijoux les plus extraordinaires au monde : bague serpent, collier serpent, bracelet serpent, mais aussi montre serpent, boucles d’oreilles serpent, broche serpent, et même des sacs à main. fermoir main… vipérine. Les déclinaisons sont infinies, tout comme les prix (à partir de 1 600 euros pour la bague modèle Viper en or jaune), surtout lorsque le serpent fait son entrée dans les collections de haute joaillerie.
Onze pièces historiques sont actuellement exposées dans le cadre de l’exposition Serpenti Infinito organisée à Shanghai, aux côtés d’œuvres de dix-neuf artistes chinois contemporains. Les visiteurs pourront admirer la montre-bracelet Serpenti Pallini (littéralement : serpenti-boules), un serpent au corps constitué de microbilles d’or jaune de 1955, ou encore la Serpenti Tubogaz, dont la fabrication, toujours artisanale, s’inspire de l’industrie industrielle du début du XXe siècle. techniques de canalisation. Des trésors de haute-jo sont également là, comme la parure Serpenti Infinito – mais n’oublions pas que c’est dans sa ville natale que Bulgari a présenté, l’année dernière, le collier le plus précieux de son histoire. Le collier Serpenti Aeterna, porté par Priyanka Chopra, est orné de sept gouttes de diamants issus d’un brut de 200 carats, pour un total de 140 carats (en écho à l’anniversaire de Bulgari), soit plus de 2 800 heures de travail. « Nous avons voulu créer quelque chose d’unique à la manière de Bulgari, continuer à nous challenger et surprendre tout le monde en décidant de donner la première place au diamant, tout en l’intégrant à la famille Serpenti. Un collier qui symbolise l’éternité, car éternelle est Bulgari et éternelle est Rome, la ville où tout a commencé, et la capacité de la marque à se réinventer continuellement », a expliqué Lucia Silvestri, la directrice artistique de Bulgari.
Serpent romain et serpent bohème
Si le lien de la maison romaine avec le serpent puise dans le reptile que Cléopâtre aurait ramené à Rome, d’autres maisons ont également trouvé dans l’animal à sang froid une inspiration qui est devenue, pour certains, une signature à part entière. droite. C’est le cas de la maison Boucheron : située place Vendôme, connue pour avoir inventé le collier point d’interrogation, l’un des premiers sans fermoir, Boucheron est aussi à l’origine du « Serpent Bohême », un reptile très stylisé lancé en 1968, disponible dans tous les formats des boucles d’oreilles aux pendentifs et même un parfum. Chez Tiffany’s, Elsa Peretti avait en son temps imaginé une ligne de bijoux évoquant, de manière très douce, un serpent dont les écailles avaient été effacées : la collection n’a rien perdu de son charme et reste un incontournable pour celles (et celles) qui connaissent le monde de la femme catalane qui a révolutionné l’âme du joaillier américain.
Les nouveaux entrants en la matière n’hésitent pas à adopter à leur tour la mythologie de l’animal sans froid, devenue un grand classique chez Aurélie Bidermann dans sa ligne Tao, adoptée par la créatrice japonaise Mio Harukata, de la nouvelle maison parisienne Astrom. Les horlogers ne sont pas en reste, à l’image de Hublot qui dévoile sa Spirit of Big Bang Year of the Snake, une montre ornée sur le cadran d’un reptile en 3D. Enfin, mention spéciale pour Hanna Hu, créatrice asiatique qui connaît mieux que quiconque le serpent chinois. En 2010, suite à une commande spéciale initiée par Cindy Sherman, Anna Hu imagine le « Yin Yang Hand Ornament », un bracelet formé de deux serpents entrelacés. Cette pièce unique n’a jamais été mise en vente : elle fait aujourd’hui partie des collections permanentes du Musée des Arts Décoratifs, à Paris. Ou comment célébrer le Nouvel An chinois en douceur, et en profiter sans se ruiner.