Intel a peut-être raté le virage vers l’IA à très grande échelle, mais n’entend pas laisser la concurrence chiper le marché grand public : cette édition 2025 du CES est l’occasion pour l’équipe bleue de réaffirmer son avance sur le segment du fameux « AI PCs » – ces nouveaux ordinateurs portables embarquant tous un processeur dopé aux NPU, ces modules de calcul optimisés pour les tâches d’intelligence artificielle.
L’intelligence artificielle manque de matière grise
Il est impossible d’échapper au battage publicitaire d’Intel en parcourant le labyrinthe du Strip de Las Vegas, de la Sphère au panneaux d’affichage de la bâtiments Dans cet environnement, les PC IA sont partout, tout le temps, comme une véritable révolution à l’apogée de la première puce 286 en 1982…
Publicité, votre contenu continue ci-dessous
Nos lecteurs les plus assidus auront compris, à travers nos nombreux tests de PC IA déjà disponibles dans le commerce, que le nom a finalement peu d’utilité concrète. Pour autant, Intel ne dévie pas de son cap, et tant pis si le super-accélérateur de Gaudi est tombé dans l’oubli total : du professionnel surbooké à la grand-mère un peu perdue, chacun aura droit à son PC IA. À ce jour, 1,5 million de Lunar Lakes ont été vendus depuis leur lancement l’année dernière. Le train bat son plein, d’autant que selon les mots de son vice-président James A. Johnson, «2025 est l’année pour acheter un nouveau PC« .
De préférence, un PC certifié Copilot+ : la synergie « Wintel » semble plus forte que jamais, et Microsoft a profité de cette keynote pour reparler de Phi Silica, son premier SLM (Small Language Model), déjà teasé le mois dernier. L’occasion aussi pour la firme de Redmond de rappeler que Windows 11, promis-juré-craché, ce n’est vraiment pas si mal, et que le bon moment pour mettre à jour son OS, c’était hier.
Publicité, votre contenu continue ci-dessous
Des spectacles à l’honneur
Et ça s’aligner du millésime 2025, c’est quoi ? Au centre de toutes les attentions se trouvent les deux séries de processeurs Intel Core Ultra 200H et 200HX, ou Arrow Lake-S, destinés aux ordinateurs portables en tout genre.
Le premier, Intel Core Ultra 2000H, cible les systèmes sans carte graphique intégrée et montre les muscles de son iGPU embarqué.
Pouvant embarquer jusqu’à 16 cœurs pour ses trois modèles les plus puissants (6 cœurs P, 8 cœurs E et 2 cœurs E basse consommation), ce sont les 8 cœurs X de la partie graphique Intel Arc qui sont mis en valeur.
Le équipe bleue promet un impact significatif dans le jeu : 22% de performances en plus par rapport aux processeurs Meteor Lake-H sur une sélection de jeux, à partir d’un benchmark à 1080p et de réglages moyens… Et encore plus avec la technologie de mise à niveau de l’échelle XeSS2, héritée de la carte graphique Battlemage. sorti à la fin de l’année dernière. Pour enfoncer le clou, Intel a rappelé les avantages des systèmes x86 par rapport à leurs équivalents ARM. Oui, ils sont aussi capables de faire preuve d’efficacité énergétique, mais bénéficient surtout d’une compatibilité native avec les jeux vidéo… De quoi faire un pied de nez aux puces Snapdragon X de Qualcomm. Rendez-vous au cours du premier trimestre.
Les processeurs Core Ultra 200HX, quant à eux, sont destinés aux ordinateurs portables passionnés — une manière détournée de parler de machines équipées d’une carte graphique mobile. Plus que jamais, Intel cherche à faire amende honorable et à remettre les améliorations de performances sous les projecteurs – “la puissance d’une tour dans un ordinateur portable», comme l’explique Robert Hallock, directeur général de la branche marketing. Surtout en multithreading, avec un gain de performances de 41% pour le Core Ultra 285HX par rapport à un Core i9 de 14e génération. Les puces Core Ultra 200HX arriveront dans les ordinateurs portables au second semestre, sans plus de détails.
Publicité, votre contenu continue ci-dessous
La présentation s’est terminée par un rappel des différentes mises à jour destinées aux processeurs de bureau 200S (Arrow Lake). Diffusées à la rentrée 2024, leurs performances ont semé beaucoup de confusion au sein de la rédaction – le potentiel était là, mais les mauvais chiffres du benchmarking en ont fait sourciller plus d’un. Depuis, Intel propose depuis novembre diverses mises à jour via l’outil de mise à jour de Windows 11 – et a réitéré deux conseils importants pour maximiser les capacités de ses puces. Tout d’abord, activez la fonction d’optimisation des applications via le BIOS (sous l’onglet Intel DTT (Dynamic Tuning Technology)), mais changez également le mode d’alimentation de Windows en « Performance ».
La Panthère ose
“Je sais que tu aimes les bonnes photos de chips» : la petite surprise de cette keynote a été l’apparition furtive d’une puce Panther Lake, nom de code faisant référence à la 16ème génération de processeurs, portés par le procédé de fabrication 18A. Sa production en série est prévue pour la deuxième partie de l’année 2025, et plusieurs constructeurs informatiques ont déjà mis la main dessus. Les difficultés d’Intel avec ce nouveau nœud – et les complications de sa production, dont l’efficacité ne dépasserait pas 10 % – n’ont pas eu lieu. rien d’un secret industriel… Reste maintenant à savoir quand le successeur des CPU Arrow Lake et Lunar Lake arrivera sur les ordinateurs portables de demain.
Publicité, votre contenu continue ci-dessous