Nous avons pu tester les lunettes Spectacles de 5ème génération pour tester les dernières avancées de Snap en matière de réalité augmentée.
Taper des cubes en rythme, taper dans un ballon, dessiner librement dans la pièce… J’ai pu tester plusieurs démos de réalité augmentée en portant la cinquième génération de Spectacles, les lunettes de réalité augmentée conçues par Snap.
Les démos en question sont variées et assez divertissantes, mais elles permettent surtout de montrer un aperçu du futur tel que l’imagine la société américaine. Cependant, la France a un rôle à jouer puisque Snap a ouvert un AR Studio à Paris. C’est justement en me rendant dans les locaux de ce célèbre studio que j’ai pu essayer lesdites lunettes. L’occasion pour le néophyte que je suis en matière d’AR de découvrir le potentiel de cet appareil. Ainsi, si elles présentent encore plusieurs limitations techniques, les usages que suggèrent ces lunettes sont prometteurs.
Attention, ces verres ne sont pas disponibles à la vente au grand public. Ils sont destinés aux développeurs afin qu’ils puissent se les approprier et créer différents cas d’usage, tout en étant accompagnés par les équipes Snap.
Des lunettes prometteuses à bien des égards
Mais revenons à ma petite manipulation qui a duré environ une demi-heure. Avec les Spectacles bien implantées sur mon nez, il y a deux points positifs qui me ressortent vite et ils sont assez étroitement liés :
- l’aspect intuitif de l’interface ;
- la bonne compréhension de l’espace qui m’entoure.
Commençons par l’interface Snap OS. Il n’y a rien de révolutionnaire en soi, mais c’est efficace dans sa simplicité. Quelle que soit l’application que j’utilise, il me suffit de regarder la paume de ma main pour trouver des options pratiques ou pour revenir à l’écran principal. Quelque chose dans ce geste rappelle le fait de tenir un téléphone, donc il ne me faut pas longtemps pour comprendre pendant que je le tiens. C’est stupide, mais ça marche. De plus, pour saisir un objet, il suffit généralement de pincer le pouce et l’index. Rien de complexe.
À cela s’ajoute la deuxième qualité que j’ai évoquée : la gestion de l’espace. Alors que j’apprends encore les quelques mouvements que je dois connaître pour naviguer, je craignais un écart entre ce que mes yeux perçoivent et les actions que déclenchent mes gestes de la main. Autrement dit, j’étais convaincu qu’il me faudrait tendre la main pour interagir avec un élément virtuel qui me semblait très proche. Non!
Une des premières applications que j’ai utilisée me permet de dessiner dans les airs et de me promener dans la pièce dans laquelle je me trouve. D’une part, les Spectacles comprennent bien quand je veux faire une ligne à 10 centimètres de mon buste ou à un mètre.
D’un autre côté, les lignes que j’ai tracées sont restées parfaitement en place dans le monde réel, là où je les ai tracées, même après avoir déménagé de l’autre côté de la pièce. Ceci est rendu possible par un scan rapide mais précis de la pièce par les caméras intégrées aux Spectacles.
Idem pour le jeu de rythme qui m’invite à taper sur des cubes lancés vers moi. Je n’ai pas de retour haptique puisque je l’ai à mains nues, mais la bonne réactivité permet une excellente immersion dans le jeu. Même chose pour le petit jeu de foot où je dois viser des cibles en tapant dans un ballon virtuel avec mon pied. Là encore, je n’ai évidemment aucune sensation au pied, cependant le fait de voir le ballon réagir correctement à la puissance que j’applique participe aussi à l’immersion.
J’ai également pu créer de petits autocollants 3D à l’aide de l’IA en prononçant mes invites oralement (en anglais). Et ces autocollants pourraient très facilement être manipulés pour être déplacés ou agrandis à la main.
Des améliorations encore nécessaires
Concernant les limitations, on peut citer la taille encore assez massive des lunettes qui ne peuvent pas encore prétendre passer inaperçues sur votre visage. Le poids de 226 grammes ne pose cependant pas de problème. La promesse de 45 minutes d’utilisation continue pourrait aussi éventuellement en frustrer certains. Pour ma part, le principal défaut que je constate concerne le champ de vision limité à 46 degrés.
Cela ne veut pas dire que je ne peux rien voir sur les côtés lorsque je porte les lunettes, mais que les effets de réalité augmentée devant moi disparaissent dès que je tourne la tête. Je ne les vois pas en périphérie de ma vision. Pour la fameuse expérience où je dessinais, c’est un peu perturbant et frustrant.
Les domaines à améliorer sont donc assez clairs. Snap est déjà très avancé en termes d’interactions et d’interface, mais doit encore progresser en termes de design des lunettes et de champ de vision.
Snapchat et réalité augmentée
A noter que les projets AR conçus par Snap pour ses Shows se retrouvent également à travers plusieurs filtres utilisables dans l’application Snapchat. Pour montrer l’étendue de ses capacités, l’entreprise conclut différents partenariats. Avec le Louvre notamment pour mettre en valeur la collection du Département des Antiquités égyptiennes. Des expériences AR ont également émergé au fil des années de l’album Mémoires à accès aléatoire Daft Punk ou encore la Journée internationale des femmes le 8 mars, pour ne citer que quelques exemples.
Enfin, depuis quelques semaines, des lunettes Spectacles de 5ème génération ont commencé à être livrées aux développeurs basés en Europe, dont la France. Ils doivent payer un abonnement de 110 euros par mois avec un engagement de 12 mois.