Tribune
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Les étoiles produisent des sons que l’on ne peut pas entendre, mais que l’on peut désormais capter grâce à des missions dangereuses, comme le raconte la présidente du Conseil scientifique de l’UNESCO, qui a elle-même installé un télescope près du pôle Sud à -83°C.
par Mérieme Chadid, Explorateur et Astronome à l’Université de la Côte d’Azur, Président de l’Union Astronomique Internationale (AIU) – Etoiles et Physique Stellaire, Président du Conseil Scientifique International de l’UNESCO
Quand on s’intéresse aux étoiles, on invoque toujours la vue. C’est logique : quand la nuit tombe, on lève les yeux vers le ciel et on admire ces lumières scintillantes. Suspendus dans l’immensité, ils sont trop loin de nous pour être ressentis, touchés ou écoutés. Les étoiles sont les témoins silencieux de l’histoire de l’univers.
Et pourtant, ils chantent. Je crois en avoir eu l’intuition depuis l’enfance : lorsque je les admirais dans le ciel de Casablanca, les étoiles étaient mon refuge, et leur éclat lointain, voyageant à travers des milliards d’années, me donnait déjà l’impression d’écouter de la musique d’un autre temps. .
Leur lumière porte des souvenirs d’un autre temps
Cette musique cosmique a nourri ma curiosité et façonné toute ma vie. Et en tant qu’astronome, j’ai pu voir les étoiles vibrer, osciller, trembler, comme des instruments célestes jouant une symphonie universelle que l’on commence seulement à percevoir grâce à l’astérosismologie, la science qui étudie leurs vibrations. Celles-ci sont parfois violentes, en raison des forces titanesques qui règnent en elles. Ils racontent des histoires de fusion, d’explosion et de renaissance. Ils traduisent des processus internes qui révèlent des lois fondamentales