Ils sont là jour et nuit, peu importe la météo : à l’ombre des pompiers et des policiers, une trentaine de personnes au Québec se consacrent chaque semaine, bénévolement, à venir en aide aux sinistrés qui ont parfois tout perdu.
Denis Lessard ne le cache pas, ce n’est pas un métier toujours facile et qui est fait pour tout le monde. Mais c’est aussi un engagement qui peut être profondément enrichissant.
« Rien que le fait de pouvoir aider les gens… de recevoir à la fin d’une intervention un sinistré qui vient vous prendre par les bras et ensuite vous remercier car ils auraient été impuissants si nous n’avions pas été là. C’est une belle récompense. », a-t-il déclaré.
Bénévole à la Croix-Rouge, il fait partie d’une trentaine de personnes qui se relaient sept jours sur sept dans la région pour être prêtes à intervenir en cas d’événement provoquant des sinistrés ou des évacués.
Lorsqu’il intervient en marge d’un incendie résidentiel, Denis Lessard a dans son arsenal des couvertures pour réchauffer les évacués et des peluches pour apporter du réconfort aux enfants.
Photo STEVENS LEBLANC
Jamais pareil
La plupart du temps, il s’agit d’incendies résidentiels : c’est le cas environ deux fois par semaine, estime M. Lessard. Dans d’autres cas, il peut s’agir d’inondations, de glissements de terrain ou encore d’évacuations provoquées par une opération de police.
« Il n’y a jamais deux interventions identiques », explique M. Lessard, responsable de l’équipe d’intervention des services individuels à la Croix-Rouge de la Capitale-Nationale.
Après 18 ans d’implication, la réalité du terrain continue de le surprendre. C’est ce qui rend ce travail si passionnant.
“Quand c’est criminel, c’est plus délicat, surtout quand la personne présumée avoir déclenché l’incendie est dans notre bus avec les autres [sinistrés]», souligne l’ingénieur électricien à la retraite, âgé de 67 ans.
Faites une différence
Pendant que les services d’urgence luttent contre la menace, le rôle des bénévoles est avant tout d’offrir du confort dans un lieu sûr, un bus du RTC.
Ceux qui ne peuvent pas rentrer chez eux se voient alors proposer 72 heures d’assistance d’urgence pour l’hébergement, la nourriture et les vêtements.
Cette présence humaine fait une grande différence lorsque l’émotion et la détresse sont palpables.
« Quand on donne des couvertures aux gens, on donne aussi des petites peluches aux enfants. Et je vais vous dire que lorsqu’on donne un chien à un enfant qui pleure dans le bus, cela change complètement sa réaction, mais aussi celle des parents.
« Il n’y a pas de petit drame », illustre celui qui a reçu plusieurs distinctions, notamment pour service méritoire exceptionnel.
Pas indifférent
Les bénévoles ne sont évidemment pas indifférents aux drames humains qui se déroulent sous leurs yeux, surtout lorsqu’ils entraînent des pertes en vies humaines.
« À un moment donné, il faut mettre ça de côté et [qu’on] prend soin des victimes devant nous. Mais c’est sûr qu’à l’époque, quand on a affaire à des sinistrés qui ont perdu un voisin ou même un proche, ce n’est pas facile», constate Denis Lessard.
Cette année encore, les bénévoles de la Croix-Rouge seront disponibles pendant la période des Fêtes, qui est malheureusement souvent le théâtre d’incendies, selon M. Lessard.
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