Avant l’été, Pascale MATHIEU, présidente du Conseil national de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes (CNOMK), a été alertée par des informations concernant des limitations des soins de kinésithérapie au sein de certains établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) en allocation globale. Face à cette situation, l’Ordre a réagi immédiatement.
Le président saisi Fadila KHATTABI, Ministre déléguée aux Personnes âgées et handicapéesainsi que le défenseur des droits. Des représentants de certaines fédérations d’EHPAD ont également été contactés.
Dans les semaines et mois qui ont suivi, l’Ordre a mené deux enquêtes :
- Une première, auprès des conseils départementaux de l’Ordre, afin de recueillir des témoignages locaux,
- Une seconde, avec des kinés, relayés par les présidents des conseils départementaux.
Les ministres ont été informés des premiers retours et les résultats de ces deux enquêtes ont été communiqués au défenseur des droits, ainsi qu’aux présidents des commissions des affaires sociales de l’Assemblée nationale et du Sénat, et à la Haute Autorité de Santé (HAS). ). Les conclusions des deux enquêtes confirment une situation préoccupante.
Des restrictions qui mettent en danger la santé des résidents
Il apparaît clairement que certains EHPAD prennent la décision de limiter les soins prodigués par les kinésithérapeutes. Ces limites s’expliquent par des décisions internes, des contraintes budgétaires liées à l’enveloppe globale et parfois par des pressions exercées sur les médecins pour limiter, voire interrompre les soins de kinésithérapie.
Si le rôle des physiothérapeutes est essentiel pour maintenir la mobilité, l’autonomie et la qualité de vie des personnes âgées, toute restriction à leur intervention soulève des inquiétudes majeures. Les témoignages reçus indiquent le remplacement des kinésithérapeutes par du personnel moins qualifié pour les patients présentant des pathologies nécessitant des soins de physiothérapie. Une telle substitution ne peut répondre aux besoins de santé des résidents.
Mobilisation constante de l’Ordre
Les premiers résultats des enquêtes ont permis de documenter cette réalité et de sensibiliser les pouvoirs publics et les acteurs concernés à l’urgence de la situation.
Pascale MATHIEU, présidente du Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes, déclare :
« Les kinésithérapeutes jouent un rôle essentiel auprès des résidents des EHPAD. Leur expertise contribue à préserver le plus longtemps possible la mobilité et l’autonomie et à améliorer la qualité de vie des personnes âgées. Leur présence auprès des patients est une nécessité qui ne doit pas être ignorée. La vieillesse et la dépendance ne devraient pas constituer un obstacle à des soins de qualité. »