Quand les éponges n’avaient pas de squelette – .

Quand les éponges n’avaient pas de squelette – .
Quand les éponges n’avaient pas de squelette – .
Reconstruction 3D de l’animal réalisée à partir du fossile d’éponge. YUAN XUNLAI

Après des coraux, des éponges. De toute évidence, la recherche actuelle en zoologie apprécie les animaux peu connus. Ou plutôt ceux dont beaucoup ignorent qu’ils appartiennent au règne animal. Le 28 mai, la revue Science ouverte de la Royal Society a ainsi publié une description de l’orgie sexuelle à laquelle se livraient les coraux dans un aquarium japonais. Un spectacle aussi passionnant qu’impressionnant dont nous avons rendu compte. Le 5 juin, c’est au tour de Nature de publier un article étonnant qui apporte un nouvel élément, potentiellement majeur, à une vieille controverse relative aux premières éponges, l’un des animaux les plus primitifs que nous connaissions.

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Car, rappelons-le ici, les éponges sont des animaux. Pas de cerveau, pas de muscles, pas de système digestif. Simplement un corps construit autour de canaux, qui filtre l’eau, rejette les déchets, le tout accroché à un rocher. Cependant, la nature des cellules, la reproduction, avec la présence de spermatozoïdes, ou encore le mode d’alimentation placent incontestablement les quelque 15 000 espèces recensées du phylum Porifera – son nom scientifique – dans la grande famille des créatures.

Si cette question est réglée depuis les années 1850, une autre polémique fascine les « spongistes » : l’origine de leur animal préféré. Ou plus précisément, depuis combien de temps existe-t-il et sous quelle forme ? La génomique moderne permet en effet de remonter le temps. Et les aiguilles de cette horloge moléculaire pointent bien au-delà du Cambrien, une période d’explosion de diversité qui a commencé il y a 539 millions d’années. Des biomarqueurs trouvés dans des roches, témoins supposés de porifères, confirment ces données. Les éponges sont apparues il y a au moins 650 millions d’années. Il ne manque qu’une chose : les fossiles. Les échantillons précambriens sont bien avancés. En 2021, déjà en Nature, un article a même remonté le temps il y a 890 millions d’années. Mais la communauté scientifique reste largement dubitative.

Une étude morphologique

Le dernier article est moins gourmand. Le fossile que l’équipe internationale (Chine, Royaume-Uni et États-Unis), dirigée par Shuhai Xiao, du département de géosciences de Virginia Tech, aux États-Unis, se situe dans une fourchette oscillant entre 551 et 539 millions d’années. Avant le début du Cambrien donc. Pour le trouver, des scientifiques chinois ont parcouru la vallée du Yangtze, au Sichuan. Les agriculteurs locaux utilisent le calcaire Shibantan sur les toits des bâtiments. Un fossile découvert sur une tuile d’une porcherie leur a permis de cibler une carrière. Et c’est là qu’ils ont trouvé leur perle rare.

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