Les ours polaires de la baie d’Hudson pourraient disparaître d’ici 2030

L’augmentation des périodes sans glace en mer est directement liée à ce sombre pronostic pour l’ours polaire de la baie d’Hudson.

L’animal a besoin de cette couche de glace pour chasser le phoque et se nourrir correctement.

En l’absence de banquise, sur la terre ferme, l’ours polaire perd en moyenne (nouvelle fenetre) un kilogramme de masse corporelle par jour, ce qui nuit à ses capacités de reproduction.

Si l’ours n’accumule pas suffisamment de graisse avant ce jeûne annuel, sa santé se détériore.

Photo : Radio-Canada / Fourni par David McGeachy

Les auteurs de cette nouvelle étude (nouvelle fenetre)issus de différentes universités et centres de recherche, ont donc analysé une vingtaine de modèles climatiques.

L’objectif était de prédire le seuil de réchauffement qui serait fatal à la survie de l’ours de la baie d’Hudson.

Nous avons décidé de nous concentrer sur la durée des périodes sans glace en fonction des températures mondiales.

Je pense qu’il est important pour nous de comprendre l’impact de nos objectifs de réchauffement, à 1,5°C et même 2°C, sur une espèce aussi importante que l’ours.poursuit la professeure Julienne Stoeve, de l’Université du Manitoba, qui est l’un des principaux auteurs de l’étude.

Le scientifique travaille au Centre for Earth Observation Science, un centre de recherche lié à l’Université du Manitoba.

Photo : Fourni par Julienne Stroeve

Un jeûne mortel

Les chercheurs ont ainsi divisé la Baie d’Hudson en deux régions d’étude distinctes.

Dans le sud de la baie d’Hudson, ils prédisent que l’ours pourrait disparaître à la suite d’un réchauffement moyen de 1,6°C.

À ce seuil, il est probable que cette zone serait libre de glace pendant 172 à 182 jours par année, ce qui serait dramatique pour les capacités de reproduction de l’ours.

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Un peu plus au nord, dans l’ouest de la baie d’Hudson, le déclin pourrait se faire sentir plus lentement, puisque la glace se forme plus tôt dans l’année.

L’ouest de la baie d’Hudson serait inhospitalier pour les ours avec un réchauffement moyen de 2,2°C. Dans un tel cas, le nombre de jours sans glace dans l’année varierait entre 180 et 200 jours, ce qui serait également dramatique pour l’animal.

Déclin rapide

Le climat actuel s’est déjà réchauffé d’environ 1,2°C par rapport à l’époque préindustrielle, et il est très probable que nous atteindrons 1,5°C d’ici 2030-2035, selon le dernier rapport de Groupe d’experts intergouvernemental sur les changements climatiquesGIEC.

À ce rythme, les chercheurs estiment que les ours polaires pourraient progressivement disparaître du sud de la baie d’Hudson à partir de 2030, jusqu’au milieu de ce siècle.

Les ours ne peuvent pas s’adapter à une vie sans glace. (Photo d’archives)

Photo : iStock / Gomez David

La perte de l’animal serait assez tragique pour les communautés de la région, car l’ours polaire a une grande importance culturelle.

Les auteurs de l’étude soulignent donc largement l’importance pour les gouvernements de mettre en œuvre des mesures concrètes et rapides pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Ce rapport est plus détaillé et alarmant que les études précédentes, renforçant le fait que les ours polaires de la baie d’Hudson ne sont pas sur une bonne trajectoire à moins que des mesures significatives d’atténuation des émissions ne soient prises.souligne le co-auteur de l’étude Geoff York, directeur principal de la recherche et des politiques chez Polar Bears International.

Des signes déjà visibles

Les conséquences du changement climatique sur les ours polaires se font déjà sentir dans la région.

En 2021, les chercheurs ont estimé la population (nouvelle fenetre) Le nombre actuel d’ours dans l’ouest de la baie d’Hudson est de 618. C’est plus d’un quart de moins qu’en 2016, date du dernier recensement, qui estimait 842 ours.

Un ours polaire se promène dans la toundra sous le soleil.

L’espèce connaît un déclin brutal, avec des effectifs estimés à 50 % depuis 1980. (Photo d’archive)

Photo : iStock/Nicholas_dale

En tant que sous-groupe d’ours polaires le plus au sud de la planète, ils sont parmi les premiers à subir les conséquences du réchauffement climatique.

D’autres études soulignent que l’animal pourrait complètement disparaître de l’Arctique d’ici la fin du siècle si la tendance au réchauffement se poursuit.

Il existe actuellement quelque 25 000 ours polaires, répartis en 19 sous-populations distinctes au Canada, en Alaska, en Sibérie, dans l’archipel du Svalbard et au Groenland.

 
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