Les physiciens veulent creuser un trou de 5 kilomètres de profondeur sur la Lune

Les physiciens veulent creuser un trou de 5 kilomètres de profondeur sur la Lune
Les physiciens veulent creuser un trou de 5 kilomètres de profondeur sur la Lune

Temps de lecture : 2 minutes – Repéré sur New Scientist

Creuser des trous, c’est génial. Une plage, du sable mouillé, une petite pelle en plastique : il n’en faut pas beaucoup pour se sentir vivant. Des chercheurs italiens, américains et allemands partagent évidemment cette passion et ont prévu de l’exporter vers la Lune où ils comptent forer, et pas qu’un peu.

L’idée d’un puits lunaire de 5 000 mètres de profondeur n’est motivée par aucune recherche de ressources minérales. Derrière la pelle se trouvent en effet des physiciens qui souhaiteraient étudier de plus près les protons, rapporte le média en ligne New Scientist.

Le but ultime envisagé par l’équipe de chercheurs basés en Italie, aux États-Unis et en Allemagne – auteurs d’une étude pré-publiée fin mai – est de tenter de prouver que les protons peuvent se désintégrer. Un phénomène qui n’a pas encore été repéré, mais qui, si c’était le cas, pourrait avoir des conséquences importantes sur les théories physiques actuelles.

Dans le modèle standard utilisé aujourd’hui dans l’étude de la physique des particules, les protons, ces particules à charge électrique positive, sont considérés comme stables et « immortels ». “Ce modèle présente des défauts, notamment l’incapacité d’unir la mécanique quantique à la théorie de la relativité d’Albert Einstein, qui décrit la gravité”précise New Scientist.

« Au fond du trou »

S’il était prouvé que les protons se désintègrent, de nouveaux modèles plus complets pourraient être établis, mais ce phénomène n’a jamais été observé sur Terre. Et c’est là qu’intervient la Lune. Patrick Stengel, physicien américain à l’Institut national de physique nucléaire de Ferrare (Émilie-Romagne, Italie), souhaiterait que nous creusions là-bas pour rechercher des traces de protons anciens.

Pourquoi ne pas commencer par creuser sur Terre ? Car Patrick Stengel et son équipe ont une intuition : la roche lunaire serait suffisamment dense pour conserver des traces de désintégration des protons, notamment sous la forme d’altérations chimiques de sa structure minérale.

L’avantage de la Lune est que ces observations ne seraient pas perturbées par les réactions similaires d’autres particules observables sur Terre, notamment celles des neutrinos de haute énergie, produits par les rayons cosmiques frappant notre atmosphère. Sur la Lune, pas d’atmosphère, pas de problème.

Pour trouver une zone suffisamment protégée et intacte, l’équipe a calculé qu’il faudrait forer au moins jusqu’à 5 kilomètres de profondeur. En théorie, l’idée de Patrick Stengel et de ses collègues est réalisable. Une foreuse terrestre devra être transportée sur la Lune et les échantillons prélevés devront être étudiés sur place pour éviter toute contamination terrestre.

“L’idée est très spéculativecependant, reconnaît le physicien. Il faut aller à une profondeur de 5 kilomètres, extraire des roches lunaires et utiliser ces techniques de microscopie avancées – tout cela est très difficile. Que les trypophobes se rassurent, les trous sur la Lune ne sont pas pour demain.

 
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