Une découverte qui pourrait révolutionner notre compréhension du système solaire ! Imaginez de petites particules, super légères et minuscules, flottant dans l’espace. Ce sont de la poussière d’étoile. Lorsqu’une étoile meurt, de la poussière d’étoile est projetée dans l’espace. Il peut alors voyager pendant des millions d’années avant de se réunir avec d’autres particules pour former de nouvelles étoiles, voire des planètes. Son étude est donc essentielle pour les scientifiques. “Cette poussière, c’est ce qui nous constitue. Comprendre ce cycle de poussière, c’est essayer de comprendre la formation et l’évolution de l’univers.», se réjouit Guy Libourel, astrophysicien à l’Observatoire de la Côte d’Azur et responsable de cette expérimentation. Un sujet qui fascine les gens depuis de nombreuses années. Qui n’a jamais entendu cette phrase devenue presque un mantra : «Nous sommes de la poussière d’étoile « . Prononcée par le célèbre astrophysicien Hubert Reeves, cette affirmation en apparence simple cache une réalité fascinante qui continue de fasciner les scientifiques et le grand public.
Un procédé unique au monde
Mais alors, concrètement, comment fait-on ? La difficulté était de recréer l’environnement gazeux d’une étoile en laboratoire. Et pour cela, les chercheurs ont développé une torche à plasma capable de générer des températures très élevées (5 000 à 10 000 °C). Ce dispositif, développé au laboratoire Paris-PSL Mines à Sophia-Antipolis, présente une configuration simple mais efficace : un corps cylindrique équipé d’électrodes et supporté par des pieds. « L’avantage de cette torche plasma est son grand volume, qui permet d’obtenir de grandes quantités » explique Guy Libourel. Ensuite, le principe est simple : on injecte des particules de météorite et on obtient de la poussière d’étoiles par condensation. C’est donc grâce à ce dispositif que 200 à 400 grammes de poussière d’étoiles sont produits : une particularité unique dans le domaine scientifique. Un dispositif développé par les équipes de Laurent Fulcheri, directeur de recherche à Mines Paris Tech à Sofia-Antipolis : «Il n’a pas été commandé sur catalogue d’une entreprise, cet appareil lui-même est le résultat de 30 ans de recherche dans notre laboratoire, c’est un appareil unique !“
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Le fruit d’une collaboration inédite
Des modèles informatiques peuvent simuler la formation de ces poussières, mais aucune expérience en laboratoire n’a pu reproduire ce phénomène. « La surprise a été le succès. En général, quand on fait ces expériences, c’est rare que ça marche du premier coup et c’est magnifique”, félicite Guy. De la résultats obtenus en un seul test et qui sont donc exploitables. Les analyses sont réalisées à l’observatoire de Nice. Les premiers résultats ont été publiés dans un article publié le 23 octobre dans la revue Astronomie naturelle . Comment est née la vie ? C’est l’une des plus grandes questions que l’on nous demande de nous poser. Eh bien, cette poussière d’étoile pourrait avoir la réponse. En l’étudiant de près, les scientifiques espèrent mieux comprendre comment la vie est apparue et comment l’univers s’est formé il y a environ 13 milliards d’années.
Cette avancée scientifique est le résultat d’une une collaboration sans précédent entre quatre laboratoires niçois, ainsi que le laboratoire Lyon LGL-TPE, regroupant des experts en énergie, matériaux, géosciences et astrophysique. Mais pour Guy Libourel, pas question de s’enthousiasmer : « Ce type d’expérience nous permet de simuler, est-ce donc le vrai chemin ? On peut se poser la question « . Il envisage de poursuivre ses recherches et envisage de créer une torche à plasma spécifiquement dédiée à l’astrophysique.