29 prix Nobel, 56 millions de dollars de budget, 8 500 chercheurs soutenus… À Strasbourg, cet organisme scientifique fête ses 35 ans

29 prix Nobel, 56 millions de dollars de budget, 8 500 chercheurs soutenus… À Strasbourg, cet organisme scientifique fête ses 35 ans
29 prix Nobel, 56 millions de dollars de budget, 8 500 chercheurs soutenus… À Strasbourg, cet organisme scientifique fête ses 35 ans

Peu connue du grand public, et pourtant… C’est l’une des organisations scientifiques les plus renommées au monde. Le Human Frontier Science Programme (HFSP), dont le siège est à Strasbourg, fête cette année son 35e anniversaire.

Ces projets peuvent apporter quelque chose à l’humanité.« Le directeur scientifique Guntram Bauer était ravi du succès du Human Frontier Science Program (HFSP) après 35 ans d’existence. Ce fonds destiné aux scientifiques en recherche fondamentale est l’un des plus réputés au monde et son siège est à… Strasbourg !

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Depuis sa création en 1989, 8 500 scientifiques de 70 pays ont reçu une aide financière pour leurs recherches. 29 prix Nobel en ont découlé, dont le dernier en chimie attribué en 2023 au Français Moungi Bawendi et lauréat du prix HFSP en 2007.

Peu connue du grand public, cette organisation scientifique à but non lucratif reste néanmoins un véritable tremplin pour les chercheurs du monde entier. Chaque année, près de 700 projets sont en compétition et seuls 34 trouvent finalement grâce aux yeux du jury. “Notre sélection est bonne, car nous manquons de fonds et nous aimerions financer davantage de projets», regrette le directeur scientifique.

Doté d’un budget annuel de 56 millions de dollars, le HFSP peut compter sur le financement des seize pays membres et sur celui de la Commission européenne. “L’idée de cette organisation est venue du gouvernement japonais, pour renforcer la coopération internationale sur le plan scientifique.“, il explique.

Autour de la table, les grands chefs d’État du G7 de l’époque (Mitterrand, Thatcher, Nakasone, Reagan, etc.) se sont mis d’accord pour mettre en place un outil inédit de financement public de la recherche fondamentale. “La particularité de ces recherches est qu’elles prennent beaucoup de temps, parfois jusqu’à 25 ans, et jusqu’à présent aucun organisme public n’a osé les financer.

L’origine de la vie, l’impact de la sécheresse, le traitement du cancer de la peau… Autant de sujets variés qui concourent chaque année pour les bourses du HFSP. Ainsi, l’équipe de chercheurs internationaux reçoit entre 250 000 et 450 000 dollars par an pendant trois ans : un coup de pouce important pour permettre aux projets d’exister et de gagner en crédibilité auprès des futurs financeurs.

En 35 ans, plus de 300 bourses ont été attribuées à des Français, dont une quarantaine originaires du Grand Est. Parmi eux, le directeur de recherche au CNRS Daniel Riveline qui mène des recherches sur organoïdes dans son laboratoire de physique cellulaire à Illkirch.

C’est grâce au programme que toutes ces expériences ont pu voir le jour. Faire du porte-à-porte pour faire de la recherche fondamentale entre chercheurs passionnés de différents pays n’était pas possible.

Avec pour objectif de financer des projets uniques et intercontinentaux, le HFSP a su convaincre d’autres États financeurs. Depuis 2004, l’Australie, l’Inde, Israël, la Norvège et Singapour ont rejoint le corps scientifique. En revanche, et le directeur scientifique ne manque pas de le souligner, les pays n’ont pas leur mot à dire sur les projets que le HFSP décide de financer.

 
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