DLes jeunes enfants tapent frénétiquement sur les leviers métalliques. Le bruit strident des sonneries électroniques se mêle au brouhaha de centaines de personnes. Durant ce premier week-end de juin, la salle polyvalente de Pontacq est devenue le rendez-vous des amateurs de flipper. La célèbre machine, reine des bistros et des cafés au siècle dernier, continue d’attirer les foules. « Chaque année, nous accueillons de plus en plus de monde », affirme Frédéric Lafittau, président de Bille en tête, l’association organisatrice de ce spectacle.
Frédéric Lafittau, président de l’association Bille en tête qui organise cette rencontre.
Quentin Top/ « Sud Ouest »
Dans les allées, plus de 130 flippers de toutes époques sont à la disposition du public. « Ici, vous trouverez beaucoup de gens qui ont entre 30 et 40 ans. C’est toute une culture dans laquelle se retrouvent de nombreux adultes », explique Frédéric Lafittau. Des légendes du rock aux super-héros en passant par les icônes de dessins animés pour enfants, l’événement ressemble à un voyage dans le temps.
Collectionneurs
Les aficionados de ces arcades vintage sont venus de toute la France pour cette grand-messe. « Dans le grand Sud-Ouest, c’est le plus grand rassemblement. On ne trouve rien d’équivalent dans la région », témoigne un visiteur. Julien est venu de Cahors (Lot). L’homme est collectionneur depuis dix ans. « Je possède une soixantaine de flippers. Ce n’est pas mal et cela peut paraître important, mais certaines collections peuvent atteindre 300 pièces. » De cette passion, ce Cadurcien en a fait son métier. Il est l’un des rares réparateurs dans ce domaine.
« Aujourd’hui, ces objets connaissent un regain d’intérêt »
Dans la foule, les curieux côtoient de vrais spécialistes. De bons pourboires s’échangent, certaines transactions sont réalisées, tandis que d’autres tentent de remporter le meilleur score sur l’une des machines.
Un nouveau marché
Au cours des dix dernières années, le billard électrique a retrouvé la popularité. « Au début des années 2000, le marché du flipper était complètement stagnant. Les constructeurs ont fait faillite, à cette époque il n’en restait qu’un. Les flippers avaient disparu de la vie quotidienne et dormaient souvent dans les garages. Aujourd’hui, ces objets connaissent un regain d’intérêt. La tendance s’inverse : la demande est plus forte que l’offre. Les générations qui ont joué à ces jeux ont le pouvoir d’achat pour se les offrir », analyse Alexandre Mak, patron de la société bordelaise Hexa Pinball, seul fabricant français de flippers, avant de poursuivre : « Tous les mois, nous en sortons une dizaine et nous trouve toujours des acheteurs. »
Les premiers prix pour acquérir un de ces jeux électromécaniques oscillent autour de 1 500 euros, mais certaines pièces peuvent vite monter jusqu’à environ 20 000 euros. « Il y a des incontournables : par exemple, le flipper à l’effigie de la famille Addams a connu un grand succès dans les années 1990 ; c’est impossible de l’obtenir à moins de 8 000 euros », précise Frédéric Lafittau.
