La fusée Gruyère décolle pour ses premiers décollages

La fusée Gruyère décolle pour ses premiers décollages
La fusée Gruyère décolle pour ses premiers décollages

Trois, deux, un… Dans un rugissement, le moteur de Colibri s’allume. Pendant quelques secondes, la plaque métallique qui maintient fermement la fusée Gruyère au sol s’allume, chauffée à près de 1 000 degrés par le gaz expulsé de l’engin. Une propulsion capable de générer 100 kg de force verticale, juste de quoi faire décoller le tout.

Le silence revenu dans la gravière des Grisoni près d’Estavannens, les cinq étudiants fondateurs du Gruyère Space Program (GSP) se félicitent. « Nous sommes très contents de ces premiers allumages du moteur », se réjouit Julie Böhning, co-fondatrice. Ce samedi, ils ont testé l’allumage vertical de la fusée, haute de 2,5 mètres et pesant 100 kg. Dernière étape pour valider le fonctionnement global de l’engin avant les premiers décollages. “Cela nous permet de démarrer les prochains tests en toute confiance.”

Voir l’allumage des moteurs de Colibri :

Des décollages qui s’effectueront progressivement, chaque week-end durant les prochaines semaines. La fusée restera dans un premier temps attachée à une grue, pour éviter qu’elle ne s’écrase, et les vols se dérouleront mètre par mètre et deviendront de plus en plus longs. Le but ultime? Un vol d’une minute à 100 mètres de hauteur avant un réatterrissage. L’équipe GSP espère atteindre cet objectif cet automne.

Le SPG s’agrandit

Cela fait presque cinq ans que ces étudiants de l’EPFL fondent GSP et travaillent sur ce programme et leur fusée Colibri. Inspirés par les fusées réutilisables de SpaceX, ils ont voulu développer cette technologie qui n’est pas encore présente en Europe, pour montrer que même « un petit groupe d’étudiants perdus en Gruyère peut le faire », ironise Julie Böhning. Le tout pour un budget de 200’000 francs – sans compter évidemment les milliers d’heures de travail de l’équipe.

Et cette idée est réussie. Ils sont aujourd’hui soutenus par plus d’une cinquantaine d’entreprises régionales et internationales, dont certaines très tournées vers le secteur spatial. Plus récemment, c’est la promotion économique du canton de Fribourg et l’association Fribourgissima qui ont soutenu le GSP. «Même si nous sommes encore étudiants, c’est formidable de se sentir soutenus par le canton et de participer au développement de ce type de technologie dans la région.»

Et d’ailleurs, ce n’est pas seulement le soutien économique qui permet au projet de se développer. Une dizaine de personnes ont rejoint l’équipe depuis septembre dernier, notamment des étudiants étrangers, anglais et français, qui viendront effectuer un stage durant l’été, pour accompagner les premiers vols de Colibri.

 
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