Peut-on danser (professionnellement) tout en étant éco-responsable ? C’est la question à laquelle la danseuse et chorégraphe Louise Baduel tente de répondre dans sa nouvelle création, Soleil constant. Le public est immédiatement plongé dans la thématique du changement climatique par un rappel, certes connu, mais ô combien interpellant : le blanchissement des coraux. Ils pourraient être sauvés grâce aux holothuries, qui jouent un rôle essentiel dans le nettoyage des fonds marins, mais ces dernières sont elles-mêmes en danger d’extinction. Pour symboliser ce constat, un long tube jaune, gonflé d’air, représente un concombre de mer tandis que Louise Baduel et sa complice sur scène, la danseuse Pascale Gigon, entièrement enveloppées dans des combinaisons, font office de coraux.
Débarrassés de leurs costumes, ils entament un dialogue intime dans lequel ils reviennent sur leur parcours de vie, le réchauffement climatique et ce qui les a réunis autour de ce projet. Tous deux aiment profondément danser, mais pendant que la planète se meurt, “C’est complètement immoral de continuer à danser., estime Louise Baduel. La solution réside alors peut-être dans le « slow dancing », comme le slow living : ralentir, pour retrouver l’envie de danser.
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Mais est-ce durable ? Entre théâtralité, dérision et performance, le duo interroge les possibilités et les limites de cette approche. Si la danse est présente, elle se veut simple, sans technique apparente. Soleil constant est en fait davantage ancré dans l’effet visuel, avec entre autres une jolie performance poétique et inventive illustrant les vagues de la mer. La problématique est claire et bien présentée pour sensibiliser sans accabler ni culpabiliser les gens.
→ Bruxelles, Les Brigittines, jusqu’au 27 avril. En billet combiné avec le spectacle « De près ! » de la Compagnie Michèle Noiret. Infos et rés. au 02.213.86.10 ou au www.brigittines.be
