Le monde numérique et les oiseaux… – .

Le monde numérique et les oiseaux… – .
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Avec la publication de cette chronique dans l’avant-dernière édition papier de l’hebdomadaire Le Charlevoisien, l’occasion était belle d’aborder le phénomène du remplacement du papier par le numérique, et de faire le lien avec le monde de l’observation des oiseaux.

Ayant fait carrière dans la technologie, j’ai adopté le virage numérique depuis le milieu des années 90. Chaque année apporte des changements importants, toujours au bénéfice de l’utilisateur. Toujours plus de contenus, plus d’applications, plus d’informations utiles, plus de photos, et un accès à ces avantages de plus en plus abordables et plus rapides.

Charlevoix est désormais connectée au web à la vitesse de la fibre optique. Et les résidents qui n’ont pas accès à un téléphone portable, une tablette ou un ordinateur sont l’exception depuis un certain temps déjà.

Il existe aux États-Unis une université reconnue mondialement pour l’expertise de son département d’ornithologie. Il s’agit de l’Université Cornell, située à Ithaca, dans le nord de l’État de New York. Le Web a grandement contribué à bâtir la réputation de Cornell. Des chercheurs ont développé, vers la fin des années 1980, une application « grand public » baptisée eBird. Ils ont en fait adapté une base de données développée par un Québécois, Jacques Lavallée, qui a été utilisée par les observateurs d’ici. Initialement, eBird permettait aux chercheurs universitaires du monde entier d’enregistrer leurs observations et de les envoyer à la base de données universitaire via des réseaux de communication interuniversitaires.

Mais une décennie plus tard, le Web est apparu. Pourquoi ne pas impliquer les citoyens ? Ainsi, les amateurs pouvaient, sur leur ordinateur personnel, saisir les observations réalisées sur le terrain et les envoyer à l’université. Les observations furent envoyées par milliers, puis par dizaines de milliers, à Cornell. Puis le téléphone portable est apparu. C’est ce qui a tout changé et qui a donné naissance à la « science citoyenne ». eBird a été téléchargé des millions de fois et des dizaines de millions de rapports d’observations sont reçus chaque année à Ithaque. Mais nous reviendrons sur eBird dans une prochaine chronique.

Fort de ce succès, Cornell a développé une multitude d’outils pour faciliter la tâche des observateurs. L’un de ces outils, le plus spectaculaire et le plus utilisé, est le guide d’identification appelé Merlin Bird ID. Il s’agit d’un guide numérique téléchargeable sur n’importe quel téléphone mobile. C’est entièrement gratuit et, une fois téléchargé, vous pouvez choisir la langue pour identifier les espèces d’oiseaux. Nous choisissons, en fonction de la partie de la planète où nous vivons, un kit régional d’espèces d’oiseaux. Ici, vous choisissez le kit Québec ou le kit Canada/États-Unis si vous voyagez.

Mais ce n’est pas un simple guide numérique comme tant d’autres. Cornell possède la plus grande base de données de chants d’oiseaux au monde. L’étape suivante consistait à prendre cette base de données et à l’intégrer à Merlin. Ainsi, depuis plusieurs années, il suffit d’ouvrir l’application sur votre appareil, de choisir la fonction d’identification sonore (Sound ID), de pointer le téléphone en direction générale du ou des oiseaux, et d’attendre quelques secondes.

L’application entend, enregistre, identifie et suggère des oiseaux qui correspondent au son enregistré. Il y a quelques années, le taux de réussite était d’environ 50 %. Il dépasse désormais les 90 %.

Une autre fonction a également été développée : l’identification de l’image de l’oiseau. Vous prenez une photo de l’oiseau avec votre téléphone et l’application identifiera l’espèce. Là encore, le taux de réussite dépasse les 90 %. Pour les photographes qui reviennent avec des dizaines de photos enregistrées sur la carte mémoire de leur appareil photo, parfois des centaines… l’application permettra de mettre un nom sur plusieurs espèces non identifiées sur le terrain.

Merlin m’a récemment identifié une espèce photographiée il y a 10 ans sur la côte Pacifique, et que je n’arrivais pas à retrouver dans les guides traditionnels. Et pourtant j’ai beaucoup cherché, croyez-moi ! C’était une femelle d’une espèce occidentale, à l’automne. Une espèce de plus à ma liste !

Alors n’hésitez pas. Quelques clics, quelques minutes de téléchargement et un expert en identification d’oiseaux s’installera dans votre téléphone. Toujours disponible, toujours à la pointe des connaissances scientifiques, toujours de bonne humeur et très patient, il vous accompagnera partout et contribuera grandement au plaisir d’identifier de nouvelles espèces.

Bonnes observations

Sur l’application, vous pouvez noter les oiseaux observés. Merlin tiendra une liste consultable par région, par année, voire une liste à vie. Dans l’exemple, on voit 183 oiseaux (petit-fils de 14 ans, sûrement influencé par le grand-père…).
 
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