« nous sommes les premiers établissements secondaires de l’UE à envoyer des expériences en orbite »

« nous sommes les premiers établissements secondaires de l’UE à envoyer des expériences en orbite »
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L’Institut Vallée Bailly (IVB) de Braine-l’Alleud se retrouvera sur orbite. Ou du moins, un petit projet de l’équipe spatiale de l’institut, une petite boîte d’un demi-kilo appelée Peregrinus. Perigrinus est une expérience scientifique conçue par des étudiants et des enseignants de plusieurs écoles secondaires : l’IVB et deux écoles néerlandophones. C’est “un petit boîtier de 500 grammes qui mesurera le rayonnement solaire et le champ magnétique terrestre pendant 1h30 en orbite à 600 km à bord d’Ariane 6 et retransmettra les données vers la Terre par satellite», explique Luc Denis, professeur de sciences et technologies à l’IVB et responsable du projet.

Luc Denis et ses élèves Daniel et Esteban, ainsi que son collègue Erik de Schrijver et un de ses élèves avec Peregrinus dans la valise. ©DR

Direction donc l’espace, et à bord du test inaugural de la toute nouvelle fusée de l’Agence spatiale européenne (Esa), la Ariane 6. Elle devrait quitter Kourou, en Guyane, dans le courant de l’été. Peregrinus fera le voyage avec d’autres expériences, dans le dôme de la fusée. Si Peregrinus est une petite expérience, elle peut se targuer d’être un premier cas en Europe : «Il y a des universités qui ont monté un dossier, qui n’avait certainement pas sa place à bord. Nous sommes les premiers établissements secondaires de l’Union européenne à envoyer des expériences en orbite. Nous sommes très fiers».

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Luc Denis a créé l’équipe IVB Space. La plupart se consacrent à de petits projets avec les étudiants comme l’envoi de ballons météorologiques dans la stratosphère. Mais l’opportunité s’est présentée à travers son collège au Sint-Pieterscollege de Jette, Erik de Schrijver : «J’ai reçu un appel d’Erik, nous collaborons sur des projets spatiaux depuis des années. Il m’a parlé d’un appel à projets de l’ESA pour mettre des équipements en orbite. Nous avions dix jours pour déposer un dossier, ce qui est très court. Nous avons lancé et l’ESA a dit oui et depuis 3 ans, presque 4, nous travaillons».

Les deux Peregrinus lors d’une phase de test sous vide. ©DR

Et il y a du travail. Si la conception du boîtier, ou plutôt des boîtiers (pour la version test, identiques), peut déjà paraître compliquée avec les calculs, les soudures, etc., il faudra encore additionner tous les tests pour envoyer Peregrinus dans le vide de l’espace. La partie la moins facile, d’autant que chaque pièce doit être homologuée et certifiée pour aller dans l’espace, même les boulons, même le plus petit fil électrique. Après tout, il suffit d’une pièce mal placée pour faire échouer une expérience ou pire détruire la fusée, nous rappelle Luc Denis en évoquant certains échecs des missions Apollo.

Ariane 6 devrait décoller pour la première fois cet été 2024. ©ArianeGroup/AFP

Et puis il y a les tests : vide, résistance, vibration et aussi la vérification des capteurs pour être sûr qu’aucune interférence ne perturbera les résultats ou encore que Peregrinus n’interfère pas avec les autres expériences, ni avec la fusée. Pour cela, ils ont pu compter sur l’aide généreuse de la société montoise Multitel, spécialisée dans les essais aérospatiaux.

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»Envoyer quelque chose dans l’espace est très intéressant»

Un tel projet n’est pas non plus le seul souhait des professeurs, durant ses quatre années, ils ont été accompagnés de plusieurs élèves dont, pour cette dernière année, Esteban et Daniel. Étudiants en Rhéto à l’IVB, ils ont accompagné leur professeur dans la conception et dans les tests : «Quand j’étais en 5ème, M. Denis visitait toutes les classes pour parler du projet car il avait besoin de nouveaux élèves à recruter. J’étais immédiatement partant. Envoyer quelque chose dans l’espace est très intéressant» déclare Daniel, qui envisage de poursuivre dans le domaine en se lançant dans des études de physique à l’UCLouvain.

Esteban et Daniel lors des phases de tests à Paris, dans les laboratoires de l’Esa. ©DR

Comme d’autres étudiants avant lui, Daniel a participé activement au projet : «J’ai fait quelques connexions de câbles et soudures. Mon travail servait plutôt à préparer les expériences mais il s’agissait surtout de souder beaucoup de choses… et de soutenir émotionnellement M. Denis.» plaisante-t-il.

Désormais, il ne leur reste plus qu’à attendre la mi-mai avant de partir pour Kourou et d’installer Peregrinus sur le plateau qui sera installé sur le toit de la fusée, de vérifier les branchements, etc. Mais en même temps suivre les étapes nécessaires formation pour approcher Ariane 6. Cela ne nous empêche pas d’attendre les problèmes et de vérifier si nécessaire et de récolter de l’argent pour aller en Guyane. A cet effet, un financement participatif est lancé sur la plateforme KissKissBankBank, à rechercher avec « Peregrinus ».

Chaque pièce doit être approuvée et certifiée pour pouvoir aller dans l’espace, même les boulons, même le plus petit fil électrique. ©DR
 
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