Qu’ont en commun une étoile de mer, un oursin ou une araignée ? Tous ces animaux sont des sources d’inspiration pour ceux qui cherchent à créer de nouveaux matériaux. C’est notamment ce qu’explique le chimiste Mathieu Surin dans ses travaux.
” Ces étoiles de mer sécrètent une sorte de colle qui va leur permettre d’adhérer et on peut s’inspirer de cette matière pour créer des matériaux bio-compatibles et qui ont des propriétés d’adhésion sur les surfaces. Les oursins sont constitués d’un matériau très dur, le carbonate de calcium, mais qui est très poreux et cela est surprenant car il est vide à l’intérieur mais constitué d’un cristal très robuste et on peut s’en inspirer pour fabriquer des matériaux poreux qui vont capter des molécules toxiques pour exemple » explique Mathieu Surin.
Autant d’applications qui sont actuellement à l’étude ou qui existeront prochainement. S’inspirer de la vie n’a rien de nouveau.
” Celui qui est peut-être allé le plus loin à son époque est Léonard de Vinci à la Renaissance qui a réellement dessiné la nature sous tous ses aspects pour créer des machines. C’est un peu cette approche que nous utilisons » souligne le chercheur
Dans les laboratoires de l’Umons, plusieurs chercheurs tentent par exemple de trouver des moyens de lutter contre le cancer. Ici, tout se passe à l’échelle de la cellule ou de la molécule. Même la structure commune à tous les êtres vivants, l’ADN, peut être une Source d’inspiration.
” L’ADN a une forme hélicoïdale très particulière. Nous nous inspirons de l’ADN pour construire des objets ou des bâtiments. Il existe à Taïwan une tour dont la structure s’inspire de cette double hélice d’ADN » explique Mathieu Surin.
Ce sont toutes ces sources d’inspiration que Mathieu Surin détaille dans son livre. Living Matters s’adresse à tous, dès la fin du secondaire. De quoi attiser notre curiosité. Dernier exemple avec des ailes de papillons.
” On se rend compte que les ailes qui ont de magnifiques couleurs sont très organisées. Comprendre cette organisation nous permet de créer des matériaux aux couleurs particulières qui répondront à l’environnement. On peut par exemple créer des capteurs qui permettront de détecter des différences de température ou de détecter la présence d’une protéine. »
Les applications existantes dans la nature sont multiples : création de nouveaux matériaux, sources d’énergie ou médicaments. A la rentrée prochaine, l’Umons développera un master en chimie bio-inspirée avec deux autres universités européennes.
